Journal of Clinical Oncology

Erlotinib et mutations rares

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2016

ROOT

Les mutations les plus fréquemment retenues pour la prescription d’inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR sont les mutations usuelles associant les délétions de l’exon 19 et les mutations L858R de l’exon 21,  mais beaucoup d’autres mutations moins fréquentes sont susceptibles d’être découvertes et des données sur la sensibilités aux inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR des malades qui ont ce type de mutations ne sont pas toutes concordantes. Plusieurs études ont été commentées sur ce site  (voir 5 références).

Il ressort de la plupart de ces étude que les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR ont, chez les patients qui ont une mutation rare, des taux de réponse et de survie sans progression  inférieurs à ceux des patients qui ont une mutation usuelle.

Le but de l’étude que nous commentons ici est de définir l’efficacité de l’erlotinib chez les patients qui ont des mutations rares et qui ont été inclus dans 7 études prospectives comportant de l’erlotinib, les études  MERIT, SATURN, TITAN, TRUST, ATLAS, BeTa et FASTACT-2.

La fréquence de ces mutations rares était très variable selon les études, allant de 1,7% à 7,4%.

Les résultats  sont présentés sur quatre tableaux détaillés où sont passées en revue les différents types de mutations des exons 18, 19, 20 et 21.

Le bénéfice clinique lié à un traitement par erlotinib était extrêmement variable. A la différence des études précédentes, il semble bien que, pour certaines mutations,  l’efficacité de l’erlotinib  soit identique à celle qui est observée pour les mutations usuelles. On peut retenir notamment que  les mutations G719 de l’exon 18, K757R et 746G de l’exon 19,  S768I de l’ exon 20 et G836S de l’exon 21 confèrent  une bonne sensibilité à l’erlotinib , alors que les mutations S720I de l’exon 18 ont une évolution particulièrement défavorable.

Il semble actuellement impossible de retenir des conclusions qui soient définitives pour toutes ces mutations tellement elles sont nombreuses, intéressent des petits nombres de patients, correspondent à des évolutions spontanées très variables et ne répondent probablement pas de façon identique à tous les inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR.   

Reference

Examining Treatment Outcomes with Erlotinib in Patients with Advanced Non-Small Cell Lung Cancer Whose Tumors Harbor Uncommon EGFR Mutations.

Klughammer B, Brugger W, Cappuzzo F, Ciuleanu T, Mok T, Reck M, Tan EH, Delmar P, Klingelschmitt G, Yin AY, Spleiss O, Wu L, Shames DS.

J Thorac Oncol. 2016; 11 : 545-55

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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