Annals of Oncology

Est-ce que l’administration préalable de radiothérapie modifie l’activité et la toxicité du nivolumab ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2017

Immunothérapie, Radiothérapie / Radiofréquence

Il y a quelques jours, nous commentions une étude effectuée à partir de 97 malades inclus dans l’étude KEYNOTE-01 qui semblait démontrer que l’administration d’une radiothérapie avant le pembrolizumab augmentait significativement la survie sans progression et la survie globale obtenues sous cette immunothérapie (cliquer ici). Cette lettre à l’éditeur d’auteurs japonais aboutit à des conclusions opposées.

Les résultats qui y sont rapportés sont ceux d’une étude rétrospective multicentrique portant sur les données de 153 patients consécutifs traités par nivolumab en 2016 après la deuxième ligne de chimiothérapie en dehors d’un essai clinique.  Aucune différence de survie sans progression ajustée[1] n’a été observée chez les patients qui ont reçu une radiothérapie comme le montre le tableau ci-dessous :

 

Radiothérapie

HR (95% CI)

N

Radiothérapie pulmonaire

HR (95% CI)

N

Pas de radiothérapie

1

88

1

118

Radiothérapie dans les 6 derniers mois

0,65 (0,37-1,14)

28

0,51 (0,15-1,65)

6

Radiothérapie avant les 6 derniers mois

0,99 (0,62-1,57)

30

1,33 (0,82-2,15)

22

Pour expliquer ces conclusions différentes, on peut noter que si le nombre global de malades et le nombre de malades ayant reçu une radiothérapie étaient proches, les caractéristiques de ces malades étaient différentes (25% de PS≥2 dans cette étude contre 0% chez les malades de l’étude KEYNOYE-01). On notera aussi que la durée de suivi était très différente (153 jours dans cette étude contre 32,5 mois chez les malades de l’étude KEYNOYE-01) expliquant que davantage d’événements ont été observés dans cette de cette dernière étude (80 sur 97 versus 112/146). Cette question très intéressante de l’efficacité et de la toxicité de l’immunothérapie chez un malade qui a reçu une radiothérapie reste donc ouverte.

 

 

[1] Ajustement au PS, au rapport neutrophiles/lymphocytes et aux antécédents de métastases cérébrales.

Reference

Prior radiotherapy does not predict nivolumab response in non-small-cell lung cancer: a retrospective cohort study.

Kataoka Y, Ebi N, Fujimoto D, Hara S, Hirano K, Narabayashi T, Tanaka T, Tomii K, Yoshioka H.

Ann Oncol 2017; 28 : 1402

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer