Annals of Oncology

Etude SATURN : l’erlotinib en maintenance entraine un bénéfice significatif sur la survie chez les patients stables quel que soit le statut mutationnel.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Même s’ils ont été plusieurs fois présentés oralement, il n’est pas inutile de lire les résultats écrits de l’étude SATURN.

Les patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules étendus et  non progressifs après 4 cycles de chimiothérapie à base de platine étaient randomisés en deux bras : soit maintenance par erlotinib jusqu’à progression ou toxicité inacceptable, soit placebo. L’objectif principal était la survie sans progression et la survie globale l’un des objectifs secondaires.

Parmi 889 patients non progressifs, 487 (55%) avaient une maladie stable  et 394 (44%) une réponse. Le statut EGFR a été examiné par immunohistochimie (plus de 80%), FISH (plus de 50%) et recherche de mutations (autour de 50%). Seulement 4 à 6% des patients avaient une recherche de mutation activatrice positive. Il n’y avait pas de différence significative concernant le sexe, l’histologie, l’origine asiatique et le statut EGFR quand il était connu entre les 4 groupes de patients (répondeurs erlotinib ou placebo, stables erlotinib ou placebo).

La survie sans progression était significativement augmentée que les patients soient stables ou répondeurs à la chimiothérapie initiale. En revanche la survie globale n’était significativement augmentée que chez les stables (cf tableau) :

Survie sans progression

HR en faveur de l’erlotinib

Stables

p

Répondeurs

p

0,68

< 0.0001

0,74

0,005

Survie globale

HR en faveur de l’erlotinib

0,72

0,0019

0,94

0,6

Médiane de survie (mois)

Stables erlotinib

Stables placebo

Répondeurs erlotinib

Répondeurs placebo

11,9

9,6

12,5

12

Le bénéfice de PFS et de survie a été obtenu chez les patients stabilisé quelle que soit l’histologie et qu’ils soient ou non porteurs d’une mutation activatrice.

La toxicité, conforme à ce qui est connu,  a été acceptable et n’a pas impacté la qualité de vie.

 

Ces résultats, déjà largement commentés, vont dans le sens de la « switch maintenance » chez les patients qu’une première ligne de chimiothérapie a stabilisé. L’explication qui vient en premier à l’esprit est que les critères du  RECIST définissent la stabilisation par « entre 30% de diminution et 20% d’augmentation de la somme des plus grands diamètres des lésions prises comme cibles sur l’évaluation initiale sans apparition de nouvelle lésion », ce qui sous entend que les patients faiblement progressifs sont classés stabilisés : c’est vraisemblablement ceux-ci qui bénéficient de la « switch maintenance ». 

Reference

Survival benefit with erlotinib maintenance therapy in patients with advanced non-small-cell lung cancer (NSCLC) according to response to first-line chemotherapy.

Coudert B, Ciuleanu T, Park K, Wu YL, Giaccone G, Brugger W, Gopalakrishna P, Cappuzzo F; SATURN Investigators.

Ann Oncol. 2012; 23 : 388-94. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer