Journal of Thoracic Oncology

Everolimus et docetaxel en deuxième ligne ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2013

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

L’Everolimus, un inhibiteur de mTOR disponible par voie orale, a montré une activité modeste dans les cancers bronchiques non à petites cellules avancés. Des études de phase I ont montré que l’association de ce traitement avec le docetaxel était faisable et un taux de stabilisation élevé chez des patients qui ont progressé sous divers régimes de chimiothérapie. Le but de cette étude de phase II est de confirmer ces données.

Les patients inclus, atteints de cancers bronchiques non à petites cellules avancés,  devaient avoir progressé après une ou deux lignes de chimiothérapie et avoir un PS de 0 à 2.

Le docetaxel était administré à 60 mg à J1 et l’everolimus à 5 mg par jour per survie globale de J1 à J19.

Vingt huit patients au total ont été inclus. Leur âge moyen était de 62 ans, 16 n’avaient reçu qu’une ligne de traitement et 12 2, 23 avaient un PS à 1.

Vingt quatre patients ont reçu au moins deux cycles et étaient évaluables pour la réponse. Deux réponses (8%) et 15 stabilités (63%)  ont été observées, ce qui conduit les auteurs à rapporter un taux de bénéfice clinique de 71%. Le temps médian jusqu’à progression était de 4,4 mois, le taux de PFS à 6 mois de 5% et la médiane de survie de 9,6%.

Neutropénie (4 de grade 3), anorexie (3 de grade 2), fatigue (9 de grade 2 et 1 de grade 3), et hyperlipidémie (4 de grade 2) ont été les principales toxicité rapportées. Les SAE rapportés ont été 3 cas de neutropénie fébrile, une pneumopathie, un décès du à une embolie pulmonaire, et 1 occlusion intestinale. Six patients ont interrompu l’étude pour toxicité.

Plusieurs biomarqueurs testés n’avaient pas de caractère prédictif.

Les  résultats de cette étude ne plaident pas pour la poursuite de ce traitement d’autant qu’on peut noter à la lecture de cet article plusieurs problèmes méthodologiques : 1) il y a deux objectifs principaux, ce qui n’est pas correct. 2) Les taux de réponses observées ne sont pas indiqués en intention de traiter. Ainsi le taux de réponse est de 7,1% et non de 8% et celui de stabilisation de 53,5% et non de 63%. 3) Enfin les réponses ne sont pas signalées comme confirmées alors que c’est la règle pour les études de phase II dont le taux de réponse est l’objectif principal (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19097774). 

Reference

Phase II Study of Docetaxel in Combination with Everolimus for Second- or Third-Line Therapy of Advanced Non-Small-Cell Lung Cancer.

Ramalingam SS, Owonikoko TK, Behera M, Subramanian J, Saba NF, Kono SA, Gal AA, Sica G, Harvey RD, Chen Z, Klass CM, Shin DM, Fu H, Sun SY, Govindan R, Khuri FR.

J Thorac Oncol 2013; 8 : 369-72. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer