Journal of Thoracic Oncology

Existe-t-il d’autres mutations fréquemment associées à ROS1 ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2017

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Il y a quelques jours nous commentions sur ce site les résultats d’une étude qui montraient qu’il y avait peu de patients qui avaient plusieurs mutations activatrices de même qu’il y avait peu de patients qui avaient une mutation et un taux de PD-L1 supérieur à 50 % (cliquer ici).  Voici une autre étude rétrospective qui pose la question de l’association fréquente suggérée dans certaines études de ROS1 à d’autres drivers oncogéniques.

Cette étude porte sur les données de 70 patients présentant un réarrangement  ROS1et pris en charge au Massachusetts General Hospital de Boston de 2007 à 2016. Parmi ceux-ci, 62 avaient un statut mutationnel connu pour KRAS (exon 2), EGFR (exons 18-21) et ALK et ce sont ces derniers qui ont constitué la cohorte étudiée.

Ces patients étaient particulièrement jeunes puisque leur âge médian était de 52 ans, 63% étaient des femmes, la grande majorité étaient non-fumeurs (77,4%) et tous avaient un adénocarcinome.

Parmi ceux-ci :

  • Aucun n’avait un réarrangement ALK-EML4,
  • Aucun n’avait une mutation activatrice de l'EGFR. Un patient avait une mutation C781F sans conséquence connue,
  • Deux patients (3,2%) avaient une mutation KRAS, l’un fumeur n’a pas répondu au crizotinib mais a répondu au nivolumab, l’autre avait une mutation rare qui n’apparait pas comme une «driver mutation»  et a répondu au crizotinib.

Parmi ces 62 patients, 44 ont bénéficié d’un génotypage plus large qui a montré surtout des mutation du gène p53. Aucun n’avait de mutation BRAF V600 ou BRAF non V600, ni de mutation ERBB2, ni PIK3CA ni AKT1.

De façon indépendante, une autre étude a été réalisée à partir d’une autre cohorte de 166 autres patients présentant un réarrangement  ROS1 : un cas (0,6%) de mutation activatrice de l'EGFR (L858R) et 3 cas (1.8%) de mutations KRAS ont été retrouvés.  De plus, 5 malades (3.0%) avaient une  mutation  PIK3CA alors qu’aucun n’avait de mutation  BRAF V600, ERBB2, MAP2K1 ou AKT1.

Ces deux études montrent donc, il nous semble de façon définitive car il s’agit d’importantes cohortes, que les co-mutations de ROS1 sont exceptionnelles. Seules les mutations PIK3CA ne le sont pas, comme l’avait déjà montré une autre série commentée sur ce site (cliquer ici). Les patients chez lesquels on a trouvé un gène de fusion ROS1 doivent donc être traités par un inhibiteur de ROS, comme le crizotinib qui permet d’obtenir un taux de survie particulièrement prolongé (cliquer ici).  

 

 

 

 

 

Reference

ROS1 Fusions Rarely Overlap with Other Oncogenic Drivers in Non-Small Cell Lung Cancer.

Lin JJ, Ritterhouse LL, Ali SM, Bailey M, Schrock AB, Gainor JF, Ferris LA, Mino-Kenudson M, Miller VA, Iafrate AJ, Lennerz JK, Shaw AT.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 872-877

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer