Annals of Oncology

Expression de PDL1 sur des tumeurs opérées : relation avec l’expression d’EGFR

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2014

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

La signification pronostique  de la surexpression de PDL1 et son rôle pour la prévisibilité de la réponse aux médicaments qui inhibent PDL1 restent en partie méconnus. Ce travail, mené sur une population de malade japonais atteints de cancers bronchiques non à petites cellules opérés, tente de définir s’il existe des caractéristiques particulières aux malades qui surexpriment PDL1 sur des tumeurs opérées.

Au total 114 patients avec un adénocarcinome et 50 avec un cancer épidermoïde ont été opérés et inclus dans cette étude. Cette population comptait 55% d’hommes, 58% de non fumeurs et l’âge médian était de 66 ans.

Trente patients avaient une délétion de l’exon 19 et 27 une mutation L858R de l’exon 21.

L’expression de PDL1 à l’immunohistochimie était significativement plus élevée au niveau des tumeurs :

-       des femmes comparativement aux hommes (p<0,001),

-       des adénocarcinomes comparativement aux épidermoïdes (p<0,001),

-       des non fumeurs par comparaison aux fumeurs (p<0,001),

-       et des patients qui présentaient une mutation activatrice de l’EGFR (p<0,001).

En revanche, il n’y avait pas de lien entre l’expression de PDL1 et l’âge  ou le stade de la maladie.

Comme les trois facteurs initialement rapportés sont habituellement liés à la présence de mutations, une analyse multivariée a été réalisée : le statut mutationnel (p=0,027) et l’histologie adénocarcinomateuse étaient de façon indépendante associés à une haute expression de PDL1.

Compte tenu de ces constatations, les auteurs ont ensuite examiné l’expression de PDL1 sur 3 lignées cellulaires de cellules mutées EGFR et 11 sauvages. Une analyse par cytométrie de flux révèle que l’expression de PDL1 à la surface des cellules était significativement plus élevée dans les lignées de cellules mutées que dans des lignées de cellules sauvages.

Plus intéressant encore, le contact des lignées issues de cellules mutées avec l’erlotinib entraine une importante diminution de l’expression de PDL1 à la surface des cellules.

Ces 164 patients ont été suivis pendant 55,6 mois. Les patients qui avaient une haute expression de PDL1 avaient une plus courte survie indépendamment des autres facteurs.

Au total, une haute expression de PDL1 sur les cellules de tumeurs opérées 1) est associée dans cette série japonaise à la présence de mutations activatrices de l’EGFR, 2) est un facteur pronostique défavorable.

Reference

Association of PD-L1 overexpression with activating EGFR mutations in surgically resected non-small cell lung cancer.

Azuma K, Ota K, Kawahara A, Hattori S, Iwama E, Harada T, Matsumoto K, Takayama K, Takamori S, Kage M, Hoshino T, Nakanishi Y, Okamoto I.

Ann Oncol. 2014 Jul 9. Epub ahead of print

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer