Lung Cancer

Facteurs possiblement liés au décès prématurés des malades atteints de cancers de stades I. Une étude de registre.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2018

Épidémiologie, Chirurgie

L’importance de l’arrêt du tabac au moment du diagnostic de cancer du poumon est bien connue mais l’impact de l’arrêt sur la survie l’est moins. De même, l’impact de l’alcoolisme et de l’état nutritionnel n’est pas bien précisé et le but de cet article est de préciser l’impact de ces facteurs sur la mortalité à un an chez les malades atteints de cancers de stade I dans la 7éme classification TNM  à partir des données d’un registre, le Danish lung Cancer Registry.

A partir de ce registre, les auteurs ont identifié 221 patients atteints de cancers de stade clinique I qui, de 2011 à 2014,  sont décédés pendant la première année qui suivait le diagnostic de cancer. Dans ce groupe de patients décédés prématurément, 31% des décès étaient liés au cancer, 22% aux comorbidités, 18% aux complications du traitement et 5% d’autres causes. Ces 221 malades décédés prématurément ont été comparés à 410 malades survivants à plus d’un an. 

Il existait une forte relation inverse entre le fait d’être non-fumeur et le risque de  décès à un an. De même, les personnes définies comme ayant des apports d’alcool à haut risque (c'est à dire supérieurs à 3 verres par jour de boisson alcoolisée en moyenne chez l’homme et 2 chez la femme)  avaient également un risque de décès prématuré plus élevé à 2,2, atteignant 3,1 chez les patients opérés. Enfin un mauvais statut nutritionnel était également associé avec un risque de décès prématuré plus élevé (OR=2,3). 

Au cours du suivi, les patients décédés lors de la première année avaient un tabagisme moyen de 14 cigarettes /jour au diagnostic comparé à 10 chez ceux qui ne sont pas décédés et cette différence était significative. Enfin 28% des patients décédés prématurément et 40% des non décédés ont cessé leur tabagisme au moment du diagnostic. Cette différence était également significative. Toutefois il existait beaucoup de données manquantes concernant la reprise ou non du tabagisme sur les comptes rendus de consultation ce qui rend fragiles les données qui concernent la poursuite du tabagisme. 

Les auteurs suggèrent qu’il est possible que ces différences d’utilisation du tabac et de l’alcool expliquent l’excès de mortalité précoce observé au Danemark. Ils soulignent néanmoins la fragilité de ces résultats qui  sont basés sur les seules déclarations des malades sous-estimant fréquemment  l’importance de leur intoxication tabagique et alcoolique. Outre ces réserves, on peut regretter le fait qu’on ne dispose pas dans cette étude de donnés sur la PS au moment du diagnostic dont on sait l’importance pronostique. De même, le problème de l’alcoolisme est abordé sur un mode binaire (consommation à haut risque ou non) alors que le risque est progressif.  Quant au tabagisme, il y a beaucoup de données manquantes. Enfin, en en dehors de la BPCO, rien n’est dit des comorbidités qui pourtant sont responsables de près du quart de ces décès prématurés observés chez ces malades. 

     

 

 

Reference

Smoking, alcohol, and nutritional status in relation to one-year mortality in Danishstage I lung cancer patients.

Christensen NL, Løkke A, Dalton SO, Christensen J, Rasmussen TR.

Lung Cancer2018; 124 : 40-44.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer