Journal of Clinical Oncology

Faut-il associer lors de la progression le gefitinib à la chimiothérapie chez les mutés ? Les résultats définitifs de l’étude IMPRESS

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2017

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, EGFR, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

Nous avons commenté sur ce site il y a deux ans les premiers résultats de l’étude IMPRESS Cet essai randomisé de phase III à promotion industrielle,  comparait, chez des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules présentant une mutation activatrice de l'EGFR, en progression après une première ligne de gefitinib, cisplatine et pemetrexed associé à la poursuite du gefitinib à cette même chimiothérapie associée à un placebo. L’objectif principal était la survie sans progression. Au moment de cette publication, la survie sans progression médiane était la même dans les deux bras à 5,4 mois et les données de survie étaient immatures mais plutôt à la faveur du bras placebo (médiane à 17,2 dans le groupe placebo vs 14,8 mois pour le bras expérimental) (cliquer ici).

Ce sont maintenant les résultats définitifs de cette étude qui viennent d’être publiés dans le Journal of Clinical Oncology.

Avec des données maintenant matures pour la survie on voit que la poursuite du gefitinib associé à la chimiothérapie raccourcit significativement la survie globale avec :

  • Une survie médiane à 13,4 mois dans le bras expérimental vs 19,5 mois dans le bras contrôle,
  • Et un HR de décès à 1,44 (95% CI : 1,07-1,84) significatif (p=0,016).
  • Cette supériorité du groupe contrôle sans gefitinib était observée pour tous les sous-groupes de patients et qu’il s’agisse d’une délétion de l’exon 19 ou d’une mutation L858R.

L’association du gefitinib à la chimiothérapie était délétère chez les patients qui avaient une mutation T790M (10,8 vs 14,1 mois, p=0,04) mais la réduction de la survie globale n’était pas significative chez les patients qui ne présentaient pas cette mutation (21,4 vs 22,5 mois, p=0,6).

Ces résultats définitifs confirment donc que la chimiothérapie prescrite lors de la progression ne doit pas être associée à la poursuite du gefitinib surtout s’il existe une mutation T790M.  Ils sont importants parce qu’ils mettent fin à un débat ancien, même s’ils n’ont plus de conséquence sur nos pratiques : l’osimertinib est devenu le standard de traitement des patients présentant une mutation T790M depuis que l’étude randomisée de phase III AURA 3 a montré que la survie sans progression médiane passait de 4,4 mois sous chimiothérapie à 10,1 mois sous osimertinib (cliquer ici).

 

Reference

Gefitinib Plus Chemotherapy Versus Chemotherapy in Epidermal Growth Factor Receptor Mutation-Positive Non-Small-Cell Lung Cancer Resistant to First-Line Gefitinib (IMPRESS): Overall Survival and Biomarker Analyses.

Mok TSK, Kim SW, Wu YL, Nakagawa K, Yang JJ, Ahn MJ, Wang J, Yang JC, Lu Y, Atagi S, Ponce S, Shi X, Rukazenkov Y, Haddad V, Thress KS, Soria JC.

J Clin Oncol 2017 Oct 2  [Epub ahead of print]

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