Lung Cancer

Faut-il chez les mutés EGFR réintroduire le gefitinib en troisième ligne après ce traitement en première ligne et une chimiothérapie de deuxième ligne ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2016

Thérapeutique ciblée, EGFR

La réintroduction d’un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR  de première génération lors de la progression après le traitement initial a fait l’objet de cas cliniques rapportés mais n’a pas été explorée jusqu’ici de façon méthodique dans un essai clinique : c’est le but que c’était donnée cette étude de phase II ouverte multicentrique italienne dans laquelle 61 patients ont été inclus de 2012 à 2014.  

Pour être inclus, les patients devaient avoir un cancer bronchique non à petites cellules muté EGFR avancé ou métastatique, avoir eu une réponse ou une stabilité à une première ligne de gefitinib et avoir progressé pendant ou après une deuxième ligne de chimiothérapie. Les objectifs principaux étaient le taux de réponse et le bénéfice clinique.

Ces patients avaient un âge moyen de 67 ans, les 3/4 étaient de sexe féminin, le tiers avaient un PS à 0 et les 2/3 à 1 ou 2. Presque tous avaient un cancer de stade IV.  

Ils avaient tous reçu une première ligne de traitement par gefitinib  pendant une durée médiane de 11,5 mois. La meilleure réponse à ce traitement  a été la réponse complète dans 4 cas, la réponse partielle dans le 34 cas, et stabilité dans 23 cas.

En intention de traiter, une réponse a été observée chez 3 patients (4,9%) et un bénéfice clinique chez 32 patients (52,4%). La durée médiane des réponses était de 4,8 mois et celle des stabilisations  de 2,3 mois. La durée médiane de survie sans progression  était de 2,8 mois et la durée de survie globale de 10,2 mois. Huit patients (13%) ont eu une amélioration de leurs symptômes. La toxicité était comme attendu dominée par la toxicité cutanée (21 cas dont 2 cas de grade 3 ou 4) et les diarrhées (16 cas dont aucun cas de grade 3 ou 4).

Ces résultats témoignent d’une activité modeste de cette reprise du gefitinib surtout maintenant qu’un traitement par l’AZD 9291 est disponible et très efficace chez la quasi totalité des patients qui ont une mutation de résistance T790M (cliquer ici). La réintroduction du gefitinib en troisième ligne après ce traitement en première ligne et une chimiothérapie de deuxième ligne n’a donc en pratique plus lieu d’être proposée.

  

Reference

Efficacy and safety of rechallenge treatment with gefitinib in patients with advanced non-small cell lung cancer.

Cappuzzo F, Morabito A, Normanno N, Bidoli P, Del Conte A, Giannetta L, Montanino A, Mazzoni F, Buosi R, Burgio MA, Cerea G, Chiari R, Cortinovis D, Finocchiaro G, Foltran L, Migliorino MR, Tiseo M, Ferrari S, De Marinis F.

Lung Cancer 2016; 99 : 31-7

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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