Faut-il traiter les patients de plus de 70 ans atteints de mésothéliome ?

Le but de ce travail rétrospectif a été d’évaluer les éléments diagnostiques et thérapeutique d'une série importante de mésothéliomes développés chez des sujet âgés de 70 ans ou plus et pris en charge entre 2005 et 2011 dans 6 centres italiens.

Caractéristiques des patients

Pendant cette période, 715 cas de mésothéliomes ont été recensés dans ces 6 centres ; le tiers d’entre eux (241) étaient observés chez des sujets d’âge ≥70 ans. L’âge médian de ces malades âgés était de 75 ans (70–92). La plupart des patients avaient un PS à 0 (65%) ou 1 (29%).

Une exposition à l’amiante a été documentée dans 80 % des cas avec, chez 38% des malades, une exposition environnementale élevée notamment dans deux centres. Les autres patients (42%) avaient une exposition professionnelle.

Dans 60 % des cas il n’y avait aucune comorbidité et dans le reste des cas au moins une comorbidité.

Traitement

Plus de 80 % des patients ont reçu un traitement actif incluant la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie. Les trois quarts des patients ont reçu une chimiothérapie qui, 9 fois sur 10, était à base de pemetrexed associé au cisplatine (5%) ou au carboplatine seul (60%) ou en association au bévacizumab (9%). Quatre vingt sept patients ont reçu un traitement de deuxième ligne.

Survie

La durée médiane de suivi a été de 40,1 mois (0,2-80,8). La durée médiane de survie a été  de 11,4 mois. Les taux de survie à un an et deux ans étaient de 48,4 et 21 %.

En analyse univariée,  l’âge ≥ 75 ans, l’exposition à l’amiante,  le type histologique non épithélioïde,  le stade,  la présence d’une comorbidité et l’absence de traitement par pemetrexed  étaient corrélés avec une courte survie. En analyse multivariée,  l’âge ≥ 75 ans, le type histologique non épithélioïde,  le stade radiothérapie et la présence d’une comorbidité étaient significativement liés à la survie. Le fait que le traitement comportait du pemetrexed  restait très lié à la survie (HR 0,40; 95% CI 0,28–0,56, P<0,001).

Cette étude n’a pas le poids d’une étude randomisée et ses conclusions, notamment concernant le traitement doivent être retenues avec prudence puisqu’il s’agit d’une étude rétrospective. Néanmoins, elle apporte des arguments solides en faveur de la faisabilité d’un traitement actif de ces malades âgés comportant une chimiothérapie à base de pemetrexed et de sels de platine.