Annals of Oncology

Figitumumab et erlotinib dans les CBNPC non adénocarcinomes prétraités.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2015

Thérapeutique ciblée

Lorsque cette étude a commencé, en 2008, il y avait plusieurs arguments pour penser que cibler à la fois EGFR et IGF-1R diminuerait le risque de résistance aux inhibiteurs de la tyrosine kinase  de l’EGFR.  De ce fait, cette étude menée avec du figitumumab, un anticorps monoclonal qui inhibe IGF-1R a été directement menée en phase III. C’était une étude industrielle, prospective, randomisée et multicentrique. Elle comparait, avec comme objectif principal la survie globale, erlotinib et figitumumab à erlotinib  seul chez 583 patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules étendus ayant reçu au moins une ligne de chimiothérapie comportant du platine.

Les inclusions ont été interrompues prématurément en mars 2010 sur recommandations du comité de surveillance car, dans une analyse intermédiaire, l’addition de figitumumab n’apportait pas de bénéfice.

Lors de l’analyse finale effectivement la médiane de survie était de 5,7 mois dans le bras expérimental et de 6,2 mois dans le bras contrôle (HR : 1,09 (0,91-1,31, p = 0,35). La PFS médiane également ne différait pas non plus (2,1 vs 2,6 mois). Aucune différence n’était de plus notée dans aucun sous groupe de patients.

Le rash, la diarrhée et l’anorexie ont été les effets adverses les plus fréquents dans les 2 groupes. L’asthénie, l’anorexie, la déshydratation et l’hyperglycémie étaient plus fréquents dans le groupe de patients qui recevaient du figitumumab.  

A la suite de cette étude et d’une autre étude de phase III avec figitumumab en association avec carboplatine et paclitaxel également interrompue prématurément, le développement du figitumumab a été interrompu.

Cette étude montre bien que, même lorsque les données précliniques sont très favorables, les résultats des études cliniques peuvent être totalement négatifs. C’est l’intérêt d’un développement classique mené de la phase I à la phase II puis à la phase III qui aurait probablement permis ici d’obtenir plus tôt et surtout à moindre coût humain et financier les mêmes informations. 

Reference

Randomized, phase III trial of figitumumab in combination with erlotinib versus erlotinib alone in patients with nonadenocarcinoma nonsmall-cell lung cancer.

Scagliotti GV, Bondarenko I, Blackhall F, Barlesi F, Hsia TC, Jassem J, Milanowski J, Popat S, Sanchez-Torres JM, Novello S, Benner RJ, Green S, Molpus K, Soria JC, Shepherd FA.

Ann Oncol 2015; 26 : 497-504

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer