Journal of Thoracic Oncology

Fréquence des métastases ganglionnaires et taille de la tumeur

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2014

Chirurgie, Anatomo-pathologie

La corrélation entre la taille de la tumeur et l’extension ganglionnaire n’est pas obligatoire et n’est pas la même selon le type histologique.

L’étude rapportée ici s’intéresse aux petits adénocarcinomes dont la taille est ≤30 mm sur le scanner initial. Cette étude rétrospective monocentrique coréenne a été menée sur une période de 8 ans et porte sur 413 patients, d’âge moyen 62 ans dont 52% de femmes et 60% de non fumeurs.

Parmi ces patients 92% ont bénéficié d’une lobectomie et les 8% restant d’une segmentectomie.

Les nodules étaient totalement solides chez 54% des patients, et partiellement chez 36%. Enfin 62% des patients avaient une lésion 100% invasive et 38% en partie seulement. 

Les tumeurs ont été classées selon leur taille globale en 6 groupes et également en 6 groupes selon la taille de leur composante solide.

Le nombre moyen de ganglions disséqués était de 17,6 et le nombre moyen de chaines ganglionnaires disséquées de 4,4.

Résultats

Au total, 10% des patients ont été classés pN1 et 8% pN2.

La taille totale et la taille du fragment solide étaient significativement corrélées (p<0,001) avec le nombre de malades dont les ganglions étaient envahis. Par exemple si aucun ganglion n’était envahi dans les 2 groupes de tumeurs de taille ≤10mm, en revanche,  6,5, 14, 26,7 et 30,9% l’étaient dans les 4 groupes de 10 à 15, 15 à 20, 20 à 25et 25 à 30mm. La taille de la partie solide était plus prédictive de l’envahissement que la taille d’ensemble.

Des critères topographiques étaient également prédictifs de l’envahissement           

En analyse multivariée, la taille de la partie solide, la SUV maximum et l’envahissement lymphovasculaire étaient liés à l’envahissement ganglionnaire.

 

Les auteurs suggèrent que ces données pourraient contribuer à l’élaboration de recommandations. On a du mal à comprendre sur quels critères on pourrait s’abstenir de proposer un curage ganglionnaire sur une seule probabilité que celui-ci soit négatif. Néanmoins, peut-être que si ces résultats sont confirmés, ils peuvent s’appliquer aux tumeurs de très petite taille : en effet il n’y a pas dans cette série de métastases ganglionnaires chez les patients qui ont un contingent in situ et dont la partie solide ne dépasse pas 5 mm. Chez ces malades effectivement une résection limitée pourrait être réalisée et le curage pourrait être facultatif. Ces résultats émanant d’une étude monocentrique rétrospective ne sont à notre avis pas suffisants pour adopter cette attitude dans nos recommandations. 

Reference

Frequency of Lymph Node Metastasis According to the Size of Tumors in Resected Pulmonary Adenocarcinoma with a Size of 30 mm or Smaller.

Seok Y1, Yang HC, Kim TJ, Lee KW, Kim K, Jheon S, Cho S.

J Thorac Oncol 2014; 9 : 818-24.

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