Journal of Thoracic Oncology

Fréquence et évolution sous traitement des métastases cérébrales chez les patients qui présentent réarrangement de RET

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2018

Thérapeutique ciblée, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Métastases cérébro-ménagées

Les réarrangements de RET sont une anomalie de biologie moléculaire assez rare en oncologie thoracique (de 1 à 2% des CBNPC selon les séries). Ils sont volontiers retrouvés chez des sujets jeunes peu ou non fumeurs. L’efficacité des inhibiteurs de la tyrosine kinase multicibles varie en fonction des molécules et en fonction du partenaire de RET (le plus fréquent en oncologie thoracique étant KIF5B). Les données sur les atteintes cérébrales dans cette pathologie restent mal connues. C’est donc tout l’intérêt de cette publication qui porte sur les métastases cérébrales dans cette population, et l’efficacité sur ce site spécifique, des différents inhibiteurs de la tyrosine kinase multicibles disponibles.

L’analyse a porté à la fois sur un registre des patients RET (regroupant les patients de 29 centres dans 12 pays) et sur une cohorte issue de 2 établissements (Memorial Sloan Kettering Cancer Center et Massachusetts General Hospital) représentant respectivement 114 et 71 patients.

On note que les métastases cérébrales sont présentes au diagnostic chez 25% des patients au total (CI95% 18%-32%). Au cours de leur évolution, c’est au total 46% des patients de stade IV qui présentent des métastases cérébrales (CI95% 34%-58%). 

Les TKI multicibles évalués (c’est à dire le cabozantinib, le vandétanib et le sunitinib) donnent des résultats assez décevants dans ce contexte particulier, avec une survie sans progression de 2.1 mois en médiane (CI95% : 1,3-2,9 mois)  dans la cohorte issue du registre, et de 3,9 mois (CI95% : 2.0-4.9 mois) dans celle du MSKCC et du Mass General (qui utilisait également du ponatinib ou de l’alectinib).

On note donc que les résultats sont très inférieurs à ce que l’on a l’habitude de constater chez les patients ALK ou ROS1 réarrangés. Les quelques rares  réponses, aux inhibiteurs de la tyrosine kinase  pourraient être à mettre au crédit de l’action anti angiogénique de la plupart des inhibiteurs multi cibles selon les auteurs. 

Il semble donc indispensable de trouver d’autres thérapies plus efficaces. L’association vandétanib+everolimus pourrait être plus efficace grâce à un meilleur passage de la barrière hémato-méningée. Mais c’est surtout le LOXO-292, dont des résultats prometteurs ont été montrés au congrès de l’IASLC, qui semble le plus intéressant

 

Reference

Frequency of Brain Metastases and Multikinase Inhibitor Outcomes in Patients With RET-Rearranged Lung Cancers.

Drilon A, Lin JJ, Filleron T, Ni A, Milia J, Bergagnini I, Hatzoglou V, Velcheti V, Offin M, Li B, Carbone DP, Besse B, Mok T, Awad MM, Wolf J, Owen D, Camidge DR, Riely GJ, Peled N, Kris MG, Mazieres J, Gainor JF, Gautschi O.

J Thorac Oncol2018;13 : 1595-1601

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