L'Alectinib est il capable de prévenir ou de retarder les métastases cérébrales ?

Plusieurs études suggèrent que l’alectinib est extrêmement efficace pour le traitement des métastases cérébrales des patients qui ont un cancer bronchique non à petites cellules avec translocation ALK-EML4 (cliquer ici). Cette étude est une analyse exploratoire qui porte sur deux études de phase II avec le but d’évaluer l’incidence cumulative des progression cérébrale et non cérébrale chez les patients qui ont été traités par alectinib dans ces études.

Dans ces deux études qui évaluaient l’alectinib en deuxième ligne chez des patients qui avaient progressé sous crizotinib les patients présentant des métastases cérébrales étaient éligibles à condition :

• Soit qu’elles aient été traitées et qu’elles soient asymptomatiques et stables  depuis au moins deux semaines,
• Soit qu’elles n’aient pas été traitées et qu’elles soient asymptomatiques.

Ils recevaient 600 mg d’alectinib, 2 fois par jour.

Résultats

Au total, 225 patients d’âge médian 53 ans ont été inclus. A l’inclusion :

• 89 patients n’avaient pas de métastases cérébrales,
• Et 136 en avaient parmi lesquels :
  • 95 avaient reçu une radiothérapie cérébrale,
  • Et 41 n’en avaient pas reçu.

Les incidences cumulées de progression cérébrale et non cérébrale différaient selon que les patients avaient ou non des métastases cérébrales à l’inclusion :

• Pour les patients qui avaient des métastases cérébrales à l’inclusion l’incidence cumulée des progressions cérébrales à 24 mois était de 43,9% et celle des progressions non cérébrales de 31%.
• Pour les patients qui n’avaient pas de métastases cérébrales à l’inclusion l’incidence cumulée des progressions cérébrales à 24 mois était beaucoup plus basse à 8% et celle des progressions non cérébrales était beaucoup plus élevée à 50,9%.

De plus, chez les patients qui avaient des métastases cérébrales à l’inclusion, l’incidence cumulées de progression cérébrale différait selon que les patients avaient ou non reçu une radiothérapie cérébrale :

• Ceux qui avaient reçu une radiothérapie cérébrale avaient à 24 mois une l’incidence cumulée de progression cérébrale de 50,5%.
• Alors que ceux qui n’avaient pas reçu de radiothérapie cérébrale avaient à 24 mois une incidence cumulée de progression cérébrale de 27,4%.

Enfin, alors que la durée médiane de traitement était similaire que les patients aient ou n’aient pas de métastases cérébrales, les taux d’effets adverses ayant conduit à l’arrêt du traitement ne différaient pas qu’il y ait ou non des métastases cérébrales à l’inclusion.

Les conclusions de cette étude ne sont pas décisives puisqu’il s’agit d’une étude exploratoire menée à partir de 2 études de phase II dont les résultats ont été poolés. Elle est cependant très intéressante car elle apporte des données qui suggèrent une importante activité de l’alectinib sur les métastases cérébrales de ces patients. Surtout elle incite à penser que l’alectinib aurait une action non seulement curative mais que probablement aussi ce médicament serait capable de prévenir ou de retarder les métastases cérébrales de ces malades.