Journal of Clinical Oncology

Trois ans de suivi sous alectinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2017

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Métastases cérébro-ménagées

Cette étude rapporte les résultats à long terme d’une étude japonaise publiée en 2013, l’étude AF-001JP, une étude de phase II qui évaluait l’efficacité de l’alectinib chez des patients ALK positifs et qui n’avaient pas reçu d’anti-ALK mais avaient reçu une ou plusieurs ligne(s) de chimiothérapie (cliquer ici). Ces patients avaient été enrôlés de 2011 et 2012. La cohorte de phase II comprenait 48 patients en intention de traiter qui ont reçu 300 mg d’alectinib, 2 fois par jour, auxquels ont été ajoutés 12 malades de la phase I qui ont reçu ces mêmes doses retenues à la fin de la phase I. On retient des caractéristiques des patients de cette cohorte que presque tous étaient non ou anciens fumeurs et que 30% présentaient des métastases cérébrales.

La date de point choisie pour cette étude était septembre 2015, c'est à dire 4 ans après l’inclusion du premier patient et 3 ans après celle du dernier. A cette date,

  • la progression n’était confirmée que chez 18 patients (39%) de sorte que survie sans progression  médiane n’était pas atteinte. Le taux de survie sans progression à 3 ans était de 62%
  • Six pts étaient toujours dans l’étude, sans progression cérébrale ou extra-cérébrale, et la survie sans progression médiane des patients ayant des métastases cérébrales était de 38 mois.
  • Avec seulement 13 événements, la médiane se survie n’était pas estimable et le taux de survie à 3 ans était de 78%.
  • Des événements secondaires de grade 3 rapportés au traitement ont été observés chez 27% des patients. Aucun événement secondaire rapporté au traitement de grade 4 ou 5 n’a été observé.
  • La plupart des symptômes en relation avec le cancer rapportés au début du traitement ont disparu rapidement après l’introduction de l’alectinib.

Ces données qui font état d’une survie sans progression et d’une survie globale très prolongées sont très impressionnantes notamment parce qu’elles  concernent des patients atteints de cancers métastatiques dont 1/3 avaient des métastases cérébrales. Elles sont à rapprochées d’une série de patients atteints de métastases cérébrales dont nous avions également commenté ici les résultats il y a un an (cliquer ici) et à laquelle nous avions également attribué un «coup de cœur». On pourra toujours dire que ces résultats doivent être interprétés avec prudence car ils concernent un nombre réduit de malades, il n’en reste pas moins qu’ils témoignent d’un progrès très important dans le traitement des patients atteint de cancer bronchique métastatique et notamment pour ceux présentant des métastases cérébrales dont la survie n’excédait jamais un an il y a encore peu de temps.     

 

 

Reference

Three-Year Follow-Up of an Alectinib Phase I/II Study in ALK-Positive Non-Small-Cell Lung Cancer: AF-001JP.

Tamura T, Kiura K, Seto T, Nakagawa K, Maemondo M, Inoue A, Hida T, Yoshioka H, Harada M, Ohe Y, Nogami N, Murakami H, Kuriki H, Shimada T, Tanaka T, Takeuchi K, Nishio M.

J Clin Oncol 2017 Mar 15  [Epub ahead of print]

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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