Journal of Thoracic Oncology

Hétérogénéité tumorale et statut PDL1

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2017

Immunothérapie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Anatomo-pathologie

Le testing PDL1 conditionne l’utilisation de certains inhibiteurs de checkpoint tels que le pembrolizumab. Pour une utilisation en deuxième ligne ou au delà, un marquage de plus de 1% des cellules tumorales est nécessaire. Pour une utilisation en première ligne, en monothérapie, c’est plus de 50% de cellules marquées qui doivent être identifiées.

Or on sait depuis le développement de ces molécules, que le testing de PDL1 est problématique, que ce soit lié à l’anticorps utilisé, au site prélevé, à l’ancienneté des prélèvements (problème de stabilité au delà de 3 mois ?) ou encore la représentativité des petites biopsies par rapport à la tumeur dans sa globalité (hétérogénéité tumorale).

C’est ce dernier point qui est l’objet de la publication rapportée ici qui compare les informations obtenues sur les biopsies diagnostiques initiales aux données complètes issues de la pièce opératoire des tumeurs bronchiques opérées. L’étude porte sur 190 patients consécutifs opérés en 3 ans dans un centre universitaire Chinois. L’anticorps utilisé pour l’immunohistochimie était le clone 22C3.

On retrouve globalement les mêmes pourcentages de patients négatifs, présentant une fixation entre 1-49% ou plus de 50%. Mais il existe une mauvaise corrélation individuelle entre les biopsies et les pièces opératoires.

Le taux de discordance était de 18.9%. Un total de 36 échantillons discordants a été analysé. La biopsie, comparée à la pièce opératoire, sous- estime le marquage PDL1 dans 52.8% des cas et le sur-estime dans 47.2% parmi ces 36 échantillons. Les discordances concernent moins les patients négatifs que le groupe 1-49% et les patients de plus de 50%.

En revanche lorsque l’on compare la biopsie elle même à la zone sur laquelle elle a été effectuée, la concordance est très bonne.

Il n’est pas noté de différence en fonction de l’âge, du sexe, du sous-type histologique ni du stade.

Cette étude apporte une confirmation si besoin en était que l’hétérogénéité tumorale pose un problème dans la détermination d’un biomarqueur basé sur des biopsies tissulaires. De plus, le conditionnement de la prescription du pembrolizumab concerne les formes métastatiques de la maladie ce qui peut aggraver encore cette hétérogénéité intra tumorale qui est déjà problématique dans les formes localisées de cette étude. Les auteurs proposent, afin de minimiser les risques de mauvaise classification, d’effectuer en pratique clinique une IHC PDL1 sur plusieurs biopsies. Cette stratégie, couteuse en temps, argent et tissu tumoral, n’a cependant pas été validée.

Reference

Comparison of 22C3 PD-L1 Expression between Surgically ResectedSpecimens and Paired Tissue Microarrays in Non-Small Cell Lung Cancer.

Li C, Huang C, Mok TS, Zhuang W, Xu H, Miao Q, Fan X, Zhu W, Huang Y, Lin X, Jiang K, Hu D, Chen X, Huang P, Lin G.

J Thorac Oncol  2017; 12 : 1536-1543

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