Journal of Thoracic Oncology

Immunohistochimie PDL1 : les anticorps utilisables ne sont pas équivalents.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2017

Immunothérapie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Anatomo-pathologie

Le développement des différentes molécules inhibitrices de checkpoint immunitaire, s’est fait de façon concomitante en tentant de mettre en évidence un biomarqueur prédictif de réponse, le niveau d’expression de PDL1 déterminé par immunohistochimie, généralement sur les cellules tumorales mais parfois comme pour l’atezolizumab, à la fois sur les cellules tumorales et sur les cellules immunitaires infiltrant la tumeur. Chaque molécule a utilisé son propre anticorps pour rechercher cette expression de PDL1, et le seuil retenu pour parler de patient « expresseur » est différent d’un essai à l’autre. Ceci aboutit, à l’heure des approbations par les autorités régulatrices, à de véritables casses têtes pour établir des guidelines.

Différents projets sont en cours, ou déjà aboutis, pour tenter de comparer les résultats des différents anticorps et proposer une attitude pouvant être applicable à la pratique de routine.

C’est notamment l’objet de l’étude Blueprint, publiée ce mois-ci par Hirsch et al. Il s’agit d’un projet en partenariat académique et industriel visant à comparer les performances des 4 principaux anticorps (SP142, SP263, 22C3,et 28-8) utilisés dans le développement des Immunothérapies.

Pour ce faire, 39 échantillons tumoraux (pièces opératoires ou biopsies) fournies par Dako ou Vantana, ont été testées avec les 4 anticorps et les résultats relus par 3 experts différents de façon indépendante. Pour mémoire, l’AC 28-8 (Dako) a été associé au développement du nivolumab, le 22C3 (Dako) au développement du pembrolizumab, le SP142 (Vantana) à celui de l’atezolizumab, et le SP263 au développement du durvalumab.

Nous ne détaillerons pas tous les détails techniques fournis dans l’article sur la provenance de tel ou tel anticorps (lapin, souris…) ni sur le caractéristiques des machines faisant tourner les kits.

Les résultats en revanche sont très intéressants car ils démontrent que 3 des 4 anti corps permettent d’obtenir des résultats assez similaires, seul le SP142 semble moins performant en terme de sensibilité, notamment pour l’évaluation du score sur les cellules tumorales.

Les auteurs démontrent également que les performances des lecteurs ont un rôle important, chacun des experts ayant eu à « scorer » 152 lames. Il ressort que pour 37% des cas, le choix de l’anticorps modifie le niveau d’expression final rendu.

Les auteurs insistent de plus dans leur discussion sur le fait que ce projet est très loin des conditions de la « vraie vie » car il fait appel à des experts de la lecture de l’IHC PDL1 (ce qui est loin d’être le cas de tous les anatomopathologistes) et que l’évaluation se fait sur une dizaine de lames issues le plus souvent de pièces opératoires et plus rarement de biopsies, ce qui ne correspond pas non plus aux réalités du terrain.

Ce projet ne répond pas à la question : pouvons nous rendre interchangeable les anticorps indépendamment de la molécule que nous souhaitons utiliser, et établir un seuil de positivité permettant d’obtenir un résulta clinique ?  Il s’agit exclusivement d’une étude de faisabilité sans aucune donnée sur le devenir clinique et donc le caractère prédictif des résultats. On retiendra simplement que 3 des anticorps semblent avoir des propriétés relativement proches mais que le quatrième devrait probablement être utilisé avec réserves. Le projet national piloté par l’INCA nous apportera sans doute plus d’informations.

Reference

PD-L1 Immunohistochemistry Assays for Lung Cancer: Results from Phase 1 of the Blueprint PD-L1 IHC Assay Comparison Project.

Hirsch FR, McElhinny A, Stanforth D, Ranger-Moore J, Jansson M, Kulangara K, Richardson W, Towne P, Hanks D, Vennapusa B, Mistry A, Kalamegham R, Averbuch S, Novotny J, Rubin E, Emancipator K, McCaffery I, Williams JA, Walker J, Longshore J, Tsao MS, Kerr KM.

J Thorac Oncol 2017; 12 : 208-222

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