Cancer

Hypogonadisme et Crizotinib

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2012

Thérapeutique ciblée

L’observation d’un cas est à l’origine de cet article : il s’agit d’un homme de 35 ans qui présente un cancer bronchique non à petites cellules de stade IV avec un réarrangement ALK. Il reçoit 250 mg de crizotinib deux fois par jour pendant 14 cycles de 28 jours et il signale une fatigue et une baisse de la libido. Alors que les autres examens sont normaux et qu’il répond au crizotinib, les taux de testostérone sont abaissés (130 ng/dL, N = 241-850).

De ce fait une étude prospective a été conduite comparant un groupe de patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules traités par crizotinib à un groupe contrôle qui n’en recevait pas (les patients recevaient une chimiothérapie ou un inhibiteur de la tyrosine kinase  de l’EGFR).

Les taux de testostérone étaient significativement plus bas dans le groupe traité par crizotinib que dans le groupe contrôle (131 ng/dL vs 311 ng/dL;  p=0,0002). Tous les patients du groupe crizotinib avaient un taux abaissé et seulement 6/19 dans le groupe contrôle.

Pour les patients chez les quels ces examens étaient accessibles, les taux de FSH, LH, prolactine et TSH ne différaient pas.

Pour quelques patients, des mesures itératives étaient disponibles : la chute des taux après le début du traitement ou son élévation après l’arrêt étaient très rapides.

Dix patients ont reçu un traitement substitutif. Celui ci a permis de normaliser les taux de testostérone malgré la poursuite du crizotinib. 

Pour comprendre le mécanisme d’action, on peut se référer à 2 patients chez les quels des mesures itératives de testostérone, LH et FSH ont été effectuées. Chez ces patients, les taux de LH et de FSH étaient avant le traitement au dessus de la normale, ce qui suggère une toxicité gonadique possible de la chimiothérapie préalable compensée par cette augmentation. Après le début du traitement par crizotinib, les taux de testostérone chutèrent et les taux de FSH et LH, au lieu d’augmenter diminuèrent, ce qui suggère une possible action centrale associée ou non à une action gonadique directe. 

Reference

Rapid-onset hypogonadism secondary to crizotinib use in men with metastatic nonsmall cell lung cancer.

Weickhardt AJ, Rothman MS, Salian-Mehta S, Kiseljak-Vassiliades K, Oton AB, Doebele RC, Wierman ME, Camidge DR.

Cancer 2012; 118 : 5302-9. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer