Journal of Clinical Oncology

Identification de mutations germinales dans le sérum par analyse NGS

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2018

Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

L’étude rapportée ici concerne l’identification de mutations germinales dans le sérum par analyse NGS d’ADNt circulant. Plus de 50 types de cancers ont été étudiés notamment le poumon (41%), le sein (19%), les cancers colo-rectaux (8%), la prostate (6%), le pancréas (3%), et l’ovaire (2%). L’âge médian des patients était de 63.5 ans (range, 18 à 95 ans), avec 43% d’homme. 

Au total, 239 mutations potentiellement germinales chez 227 patients ont été identifiées. Parmi elles, 83 (34.7%) identifiées sur 74 patients ont été exclues du fait d’une importante charge d’ADNt ce qui rend le caractère germinal ou somatique incertain. Il reste donc 156 mutations chez156 patients (1.4%) qui ont été considérées comme des mutations germinales et ont fait l’objet de l’analyse avec des mutations de BRCA1 et BRCA2 qui étaient les plus communes (78% au total  [n = 122]). Quatre-vingt-huit  (82.2%) des 107  mutations avaient déjà été identifiées dans  ClinVar comme pathogène certaines ou probables.  La détection était reproductible chez 12 patients chez lesquels des analyses multiples avaient été effectués. Au total, la prévalence des mutations  germinales était de 8.1% chez les patients avec cancer de l’ovaire , de la prostate (3.5%),  du pancréas (3.3%), et du sein  (2.2%). Les mutations étaient plus fréquemment retrouvées chez les sujets de moins de 50 ans, quelle que soit la tumeur  (3.0% v 1.2% [P , .001]; hormis les cancers du sein  (2.1% v 1.2% [P = .017]) . En cas de cancer du sein, on retrouve l’inverse (4.7% v 1.4%; P , .001). 

Il s’agit donc de résultats basés sur une importante cohorte des cancers les plus fréquents (hors pancréas), qui retrouvent des résultats d’identifications de mutations inférieurs à ceux antérieurement rapportés dans la littérature. Les auteurs évoquent la technique utilisée qui peut sous estimer la fréquence réelle des mutations. Lorsque l’on ne s’intéresse qu’aux patients qui ont été exclus pour cause de charge d’ADNt trop importante (risque de mutation somatique) on retrouve des mutations de P53, APC, RB1 et PTEN dans l’immense majorité des cas (93%). 

Cette étude montre qu’il est possible de détecter une partie de cancers potentiellement héréditaires à partir d’une simple prise de sang. Néanmoins il est trop tôt pour valider cette technique par rapport à la biopsie tissulaire et il est acertainent prématuré de lancer une consultation d’oncogénétique sur des données d’ADNt circulant. 

Reference

A phase III randomised study comparing concomitant radiochemotherapy with cisplatin and docetaxel as induction versus consolidation treatment in patients with locally advanced unresectable non-small cell lung cancer.

Sculier JP, Lafitte JJ, Berghmans T, Meert AP, Scherpereel A, Roelandts M, Van Cutsem O, Colinet B, Bonduelle Y, Giner V, Paesmans M, Leclercq N, Van Houtte P.

Lung Cancer 2018; 117 : 32-37

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer