Journal of Thoracic Oncology

Il faut continuer à examiner systématiquement nos malades !

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2018

Imagerie métabolique

L’évolution des pratiques conduit de plus en plus à ce que ce ne soit pas le médecin qui a vu en premier le malade qui présente son dossier à la RCP de sorte qu’il n’est pas rare de discuter pendant un bon moment de l’imagerie dont on dispose ce jour là sans qu’aucune des personnes présente dans la salle n’ait interrogé et examiné le malade dont on examine le dossier. Pourtant, l’examen clinique systématique d’un patient déshabillé prend peu de temps mais peut apporter beaucoup …

En voici un nouvel exemple que nous apporte ce court article : il s’agit d’un homme de 48 ans chez lequel on découvre une lésion sub-solide de 3,1 cm dans le lobe supérieur gauche que l’examen histologique rapporte à un adénocarcinome.  

La TEP-FDG révèle alors une adénopathie axillaire droite de 1,8 cm de grand axe qui fixe le FDG sans aucune autre adénopathie hilaire ou médiastinale.

Comme il n’est pas habituel de déceler dans le cancer broncho-pulmonaire des métastases ganglionnaires axillaires controlatérales une biopsie ganglionnaire est réalisée sous échographie.  Celle-ci objective une  réaction  lymphoïde avec de multiples zones constituées d’un pigment noir libre. Le patient est alors questionné … Et il dit avoir un tatouage du bras droit 1 an et demi auparavant. 

On trouve dans la littérature un cas similaire que citent les auteurs décrit beaucoup plus précocement après un tatouage sur une TEP-FDG effectuée dans le cadre du bilan d’une tumeur thymique.

Les auteurs nous disent que 40% des américains âgés de 40 ans ou moins ont un tatouage ce qui les conduit à pense que les américains risquent d’être de plus en plus fréquemment confrontés à ce problème surtout que la migration des pigments dans les lymphatiques qui drainent la zone de tatouage est lente puisque des ganglions dans le territoire de drainage peuvent être observée jusqu’à 30 ans après le tatouage sans que des manifestations cliniques cutanées inflammatoires n’existent. 

En France, 14% des personnes seraient tatouées selon un sondage de l’IFOP et même 27% des moins de 35 ans (cliquer ici). Il est donc vraisemblable que nous soyons nous aussi confrontés de temps en temps à une situation similaire.

Outre l’occasion qui nous a été donnée de rappeler que l’examen clinique initial doit continuer à être le premier temps du bilan de tout patient suspect de cancer broncho-pulmonaire, cette observation nous permet de rappeler qu’il est nécessaire de confirmer histologiquement les lésions hyperfixantes à la TEP-FDG lorsqu’elles sont uniques parce qu’il ne s’agit pas obligatoirement de métastases.   

 

 

 

 

Reference

Tattoo-Induced False-Positive FDG PET/CT Interpretation while Staging for Lung Cancer.

Marom EM, Ofek E, Bekker E, Onn A.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 585-586

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer