Journal of Thoracic Oncology

Il faut un minimum de 100 cellules pour que l’expression de PD-L1 puisse prédire la réponse

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
octobre 2019

Immunothérapie, Anatomo-pathologie

Le taux d’expression de PD-L1 constitue on le sait un biomarqueur prédictif très imparfait pour anticiper l’efficacité des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, notamment pour les patients traités en deuxième ligne. L’immunohistochimie pour détecter l’expression de PD-L1 doit répondre à certaines règles de bonnes pratiques (type d’anticorps, intensité du marquage…etc) pour ne pas constituer en soi une source de majoration du caractère peu fiable de ce biomarqueur. L’étude rapportée ici visait à déterminer le seuil minimal de cellules qui doivent être présentes sur une seule biopsies (échantillon issu de plusieurs biopsies chez le même patient) pour être représentatif et prédictif d’une efficacité du nivolumab. Les lames étaient relues par deux pathologistes après marquage par Ac 28-8. Le seuil retenu était au moins 1% de marquage sur la membrane des cellules tumorales.

Le nombre de cellules tumorales était compté par un pathologiste sur une coupe hématoxyline éosine. Pour chaque patient, un marquage PD-L1 était effectué sur la coupe contenant le plus de cellules tumorales (maxi) et sur la coupe en contenant le moins (mini). Les analyses statistiques ont concerné la survie globale et la PFS en prenant comme point de départ, la date d’initiation du nivolumab.

Les auteurs ont ensuite pris une biopsie au hasard par patient (222 biopsies pour 80 patients analysées) pour évaluer sa représentativité par rapport aux autres analyses chez le même patient (avec toujours un cut off de 1% de cellules marquées) et son caractère prédictif éventuel de survie sans progression ou globale.  

Les auteurs retrouvent une bonne corrélation entre les coupes maxi et mini  pour le seuil de 1%, sauf chez 6 patients (4 d’entre eux avaient moins de 100 cellules sur la coupe). Trois de ces patients avec moins de 1% de cellules PD-L1 ont tiré un bénéfice du nivolumab. 

Le seuil de 100 cellules est celui qui permet d’obtenir la meilleure concordance pour le cut off de 1% (à 96.2%) contre une concordance de 85.7% pour des lames contenant moins de 100 cellules. 

L’expression de PD-L1 >1% était corrélée à un meilleur devenir des patients uniquement lorsque les lames contenaient au moins 100 cellules. Il n’était pas noté de différence selon le type de biopsie (biopsie bronchique versus EBUS). 

Ce dernier résultat est intéressant car les essais cliniques ont pour la plupart exclu les prélèvements issus d’EBUS et la valeur prédictive des marquages issus de ces prélèvements est mal connue. Pourtant ces prélèvements permettent d’avoir des cellules de meilleures qualités, avec moins d’artefacts d’écrasement. 

Au total ce sont des résultats intéressants mais issus d’une petite série rétrospective. Une validation prospective paraît nécessaire. 

Reference

A Minimum Of 100 Tumor Cells in a Single Biopsy Sample Is Required to Assess ProgrammedCell Death Ligand 1 Expression in Predicting Patient Response to Nivolumab Treatment in Nonsquamous Non-Small Cell Lung Carcinoma.

Naito T, Udagawa H, Sato J, Horinouchi H, Murakami S, Goto Y, Kanda S, Fujiwara Y, Yamamoto N, Zenke Y, Kirita K, Matsumoto S, Yoh K, Niho S, Motoi N, Ohe Y, Ishii G, Goto K.

J Thorac Oncol 2019; 14 : 1818-1827

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer