Journal of Thoracic Oncology

Immunohistochimie PD-L1 : comparaison de quatre tests

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2018

Immunothérapie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs, Anatomo-pathologie

L’arrivée en première ligne des inhibiteurs de checkpoint est conditionnée par la détermination préalable d’un score d’expression de PDL1 à la surface des cellules tumorales (supérieur à 50% pour le pembrolizumab). Le testing en immunohistochimie fait l’objet de multiples limites, notamment liées à l’anticorps utilisé.

La publication de Shona Hendry et al évalue 4 tests différents (22C3 et 28-8 sur les plateformes Dako, et SP142 et SP263 de Ventana) sur deux cohortes de patients australiens, soit un total de 368 patients opérés.

On retrouve des niveaux d’expression variables en fonction des types histologiques, avec des taux particulièrement importants pour les carcinomes à grandes cellules, les adenosquameux, et les sarcomatoïdes. En revanche, les taux sont assez similaires entre les adénocarcinomes et les épidermoïdes avec le 22C3, le SP263 et le SP142. Le score médian déterminé par le 28-8 apparait en revanche inférieur dans les carcinomes épidermoïdes que dans les adénocarcinomes (respectivement 5,7% versus 10,2 ; p=0,007). Toutefois, si l’on compare uniquement les patients positifs (>1%), on ne trouve pas de différence (27,5% versus 23,3%, p=0,448).

L’âge de la pièce analysée est également important semble-t-il, les tests sur biopsies fraiches étant plus souvent positifs pour un cut off >50% que les tests sur biopsies archivées quel que soit l’anticorps. De fait les auteurs n’ont ultérieurement utilisé que des biopsies fraiches.

L’hétérogénéité tumorale a été démontrée dans 9 à 12% des cas.

Au final, la concordance des scores de testings avec les 4 anticorps est bonne (0,674 ; IC95% 0,624-0,720). La concordance est encore meilleure si on exclut le SP142 (0,755, IC95% 0,716-0,790). Cette performance inferieure du SP142 est connue depuis les études antérieures (projet Blueprint notamment). Les performances des 22C3 et 28-8 sont particulièrement semblables ce qui pourraient les rendre interchangeables. Les auteurs ont également montré qu’il était faisable de faire tourner le 22C3 sur une plateforme Ventana grâce à un protocole simple de modification. En revanche, en dehors des 22C3 et 28-8, les niveaux de concordances des autres tests entre eux ne permettent pas de les interchanger.

On pourra regretter, comme pour blueprint, qu’aucune donnée clinique ne soit disponible pour valider cliniquement les tests et leur éventuel caractère interchangeable.

 

Reference

Comparison of Four PD-L1 Immunohistochemical Assays in Lung Cancer.

Hendry S, Byrne DJ, Wright GM, Young RJ, Sturrock S, Cooper WA, Fox SB.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 367-376

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