Annals of Oncology

Immunothérapie des cancers chez les patients vivant avec le VIH

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
janvier 2018

Immunothérapie, Cancer et VIH

Le cancer bronchique non à petites cellules est le cancer le plus fréquent qui survient chez les personnes vivant avec le VIH et il représente chez elles la première cause de décès par cancer. Chez ces malades, la chimiothérapie est peu efficace et toxique et l’immunothérapie est une alternative intéressante. Toutefois peu de données sont actuellement disponibles et c’est tout l’intérêt de cette petite série issue de la base de données française « CANCERVIH working group »  qui regroupe 270 cas recrutés de 2014 à 2016 dont 10, atteints de cancers bronchiques non à petites cellules, ont été traités par nivolumab après une première ligne par une bithérapie comportant un sel de platine.

Tous ces patients étaient fumeurs ou anciens fumeurs et tous recevaient un traitement antirétroviral. Leur âge médian était de 62,5 ans et les 2/3 présentaient un adénocarcinome dont aucun n’avait d’anomalie moléculaire EGFR ou ALK. Leur compte médian de CD4 était de 357/mm3 et leur charge virale était indétectable.

Avec un suivi médian de 8,2 mois et un nombre médian de perfusions de 6,5, 2 patients étaient répondeurs avec des durées de réponse de 18,1+ mois et 8,4 mois, 4 étaient stables et 4 en progression. Aucune toxicité inattendue n’est survenue à l’exception d’une neuro-syphilis régressive sous traitement. L’évolution de la pathologie VIH (notamment la charge virale) n’a pas été modifiée par le traitement.

Cette étude rétrospective de 10 cas suggère que cette population habituellement tenue à l’écart des essais cliniques d’immunothérapie est apte à recevoir une immunothérapie sans toxicité inattendue. Elle renforce l’intérêt de l’étude prospective CHIVA 2 dont l’IFCT  assure la promotion (cliquer ici)

Reference

PD-1 blockade in HIV-infected patients with lung cancer: a new challenge or already a strategy?

Lavolé A, Guihot A, Veyri M, Lambotte O, Autran B, Cloarec N, Le Garff G, Flament T, Cadranel J, Spano JP.

Ann Oncol. 2018 Jan 15. [Epub ahead of print]

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