Journal of Thoracic Oncology

Immunothérapie par Atezolizumab : un score pronostique établi à partir des données de 4 essais cliniques

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2019

Immunothérapie, Biomarqueurs / Facteurs pronostiques et/ou prédictifs

L’identification de facteurs prédictifs de réponse avec les inhibiteurs de point de contrôle immunitaires continue d’intéresser les cliniciens quelles que soient les molécules utilisées, et quelles que soient les lignes, témoignant du caractère très insuffisant de PDL1 comme biomarqueur.

L’étude dont les résultats sont rapportés ici s’intéresse à un index pronostique pré thérapeutique,  basé sur deux facteurs de mauvais pronostic : un ratio neutrophiles/lymphocytes supérieur à 3, et un taux de LDH supérieur à la normale. Les patients peuvent ainsi être séparés en trois groupes, selon qu’ils ont 0 facteur, ou 1 voire  2 facteurs de mauvais pronostic.

La population étudiée est poolée à partir des 4 essais ayant étudiés l’atezolizumab (POPLAR, BIRCH, FIR et OAK), soit un total de 1489 patients ayant reçu au moins une dose d’atezolizumab et ayant un score pronostique évaluable.

On retrouve une corrélation entre la survie globale et le score pronostique (p<0.001), la médiane d’OS passant de 18.4 mois pour les patients du groupe 0 facteur, à 4.5 mois pour les patients ayant les 2 facteurs de mauvais pronostic (HR 3.94, CI95% 3.19-4.86). Ce lien est retrouvé dans chaque essai individuellement. En analyse exploratoire, on retrouve la même association quels que soient l’âge (> ou < 65 ans), le statut tabagique, l’histologie, le PS, le nombre de lignes préalables, et le statut PDL1.

De la même façon, on retrouve une association entre le score pronostique et la PFS (p<0.001) et entre le score pronostique et les taux de réponse (p<0.001).

On notera toutefois qu’on retrouve également ces liens significatifs (p<0.001) chez les 687 patients traités par docetaxel, ce qui fait de ce score peut être plus un élément pronostique que prédictif de l’efficacité de l’IO (même si l’on ne peut exclure que la différence d’OS ait finalement été impactée par l’utilisation ultérieure d’IO chez ces patients, ce qui est toutefois peu probable car seuls 20% des patients sont concernés). Les auteurs soulignent néanmoins l’ intérêt pour la décision de débuter ou non un traitement potentiellement toxique et onéreux chez des patients dont on espère une amélioration de survie  d’environ 1 mois. 

Les auteurs soulignent néanmoins l’intérêt de ce score pronostique, notamment lorsqu’il est bas : on pourrait ainsi chez les malades qui ont un score bas ne pas  débuter un traitement potentiellement toxique et onéreux alors qu'on ne peut espérer pour ces patients qu'une amélioration de survie  de seulement  un mois.

Reference

Evaluation of the Lung Immune Prognostic Index for Prediction of Survival and Response in Patients Treated With Atezolizumab for NSCLC: Pooled Analysis of Clinical Trials.

Sorich MJ, Rowland A, Karapetis CS, Hopkins AM.

J Thorac Oncol2019; 14 : 1440-144

81 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer