Lung Cancer

Impact du tabagisme chez les fumeurs qui ont une mutation activatrice de l’EGFR

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2014

Épidémiologie, Prévention, Thérapeutique ciblée

Beaucoup de données plaident pour l’importante diminution d’activité des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR chez les fumeurs actifs, à la fois bien sur parce que ceux-ci ont exceptionnellement des mutations activatrices de l’EGFR, mais aussi parce que les cellules des fumeurs seraient résistantes aux inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR, même lorsque la voie de l ‘EGFR est activée. En revanche on a peu de données sur l’activité des inhibiteurs  de la tyrosine kinase de l’EGFR chez les mutés eux mêmes. C’est le sujet qu’explore cette étude coréenne qui porte sur 222 patients atteints d’adénocarcinome avec une délétion de l’exon 19 ou une mutation L858R de l’exon 21.

Les données concernant le tabagisme étaient aussi recueillies de façon à permettre la classification en :

-       Ever smokers, ceux qui ont fumé plus de >100 cigarettes dans leur vie.

-       Current smokers ceux qui ont fumé plus de >100 cigarettes dans leur vie et qui fument encore,

-       Never smokers qui n’ont pas dépassé 100 cigarettes dans leur vie. C’était la majorité des patients (65,3%) et  90% des malades de ce groupe étaient des femmes.

-       et Former smokers  qui ont fumé >100 cigarettes durant leur vie mais ne fument plus.

-       Les fumeurs étaient aussi classés en fonction de leur tabagisme cumulé :

-    tabagisme cumulé <30 PA (19,8%), 

-    tabagisme cumulé ≥30 PA (14,9%)

Résultats

1)   Les taux de réponse ou de contrôle de la maladie ne différaient pas entre les fumeurs (ever smokers) et non fumeurs (never smokers), ou chez les fumeurs entre ceux qui continuaient ou ceux qui avaient arrêté (former vs current smokers).   

2)   Les taux de réponse ou de contrôle de la maladie ne différaient pas non plus entre les non fumeurs et les fumeurs de moins de 30PA.

3)   En revanche, les taux de réponse ou de contrôle de la maladie des fumeurs de ≥30 PA  étaient significativement inférieurs à ceux des non fumeurs réunis  avec les  fumeurs qui avaient fumé moins de 30PA.

4)   Les fumeurs (ever smokers) avaient une survie sans progression  et une survie globale significativement inférieure à celle des non fumeurs (never smokers),

5)   Les fumeurs de ≥30 PA avaient une survie sans progression  significativement plus courte que les non fumeurs (6,4 vs11,8 mois, p = 0,001) et que les fumeurs de  <30 PA (6,4 vs 11,4 mois, p =   0,033).

6)   La survie des fumeurs de ≥30PA métastatiques était plus courte que celle des non fumeurs (33,6 vs 46,2 mois, p = 0,003).

7)   Il n’y avait en revanche pas de différence entre la survie des non fumeurs et des fumeurs de moins de 30 PA.

L’analyse du tabagisme doit être précise chez les patients qui ont une mutation activatrice de l’EGFR car le tabagisme impacte significativement le pronostic. Attention à ne pas déduire de cet article qu’il ne faut pas donner d’inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR aux mutés qui ont fumé plus de 30 PA : sous erlotinib ou gefitinib, le taux de contrôle de la maladie est tout de même chez ces patients de 45% et la médiane de survie des métastatiques est de 33 mois. 

Reference

Impact of cigarette smoking on response to epidermal growth factor receptor (EGFR)-tyrosine kinase inhibitors in lung adenocarcinoma with activating EGFR mutations.

Kim MH1, Kim HR1, Cho BC1, Bae MK2, Kim EY3, Lee CY2, Lee JS4, Kang DR5, Kim JH6.

Lung Cancer 2014; 84 : 196-202.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer