Journal of Clinical Oncology

imRECIST : encore de nouvelles modalités d’appréciation de la réponse en immunothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2018

Immunothérapie, Méthodologie / Essais thérapeutiques

L’évaluation de la réponse aux traitements par inhibiteurs de points de contrôles immunitaires, anti CTLA4, anti PD1 ou antiPDL1, pose un réel problème dans la gestion de nos patients au quotidien. Les premières données issues des essais thérapeutiques, basées le plus souvent sur les critères RECIST 1.1 notamment du fait de la présence de chimiothérapie dans le bras contrôle, avaient clairement montré une discordance entre la survie globale et les paramètres de taux de réponses et de PFS mesurés grâce à RECIST1.1.

L’utilisation de la réponse par cette échelle risque, au mieux de sous-estimer le bénéfice de l’immunothérapie, au pire de conduire à tort à un arrêt trop précoce des traitements. 

On comprend donc la nécessité qu’il y a à proposer un nouvel outil, spécifiquement dédié à l’immunotherpaie. Cela avait déjà été fait une première fois  avec les iRECIST (cliquer ici). La publication rapportée ici concerne les imRECIST (im pour Immune modified). Elle se base sur les résultats de l’atezolizumab (anti PDL1) en traitement de différents cancers (poumon, vessie, rein et mélanomes) et compare ces nouveaux critères à ceux de RECIST 1.1.

Les critères imRECIST autorisent les scanners ultérieurs pour les patients maintenus sous traitement au delà de la progression radiologique. L’apparition d’une nouvelle lésion est additionnée au volume tumoral total. La progression sur des lésions non cibles n’est pas additionné au calcul des lésions utilisées pour définir une progression.

Pour le calcul de l’imPFS, le décès ou la progression sont considérés comme un évènement. En revanche, une progression pour laquelle le scanner suivant (>4 semaines) montrerait une stabilité ou une réponse, ne serait plus alors considéré comme un évènement. S’il n’y a pas de scanner de confirmation la progression est considérée d’emblée comme un évènement. 

Il y a finalement assez peu de différence entre iRECIST et imRECIST. On note un retour à l’évaluation unidimensionnel, le retour à 20% d’augmentation de la somme des lésions pour parler de progression (ces deux critères étant retrouvés dans RECIST1.1). Ce qui fait toute la différence, c’est surtout la possibilité de déclarer comme meilleure réponse, celle qui est constatée indépendamment des progressions préalables sur les scanners. 

Moyennant quoi, en utilisant ces critères pour les essais cliniques ayant utilisé l’atezolizumab, on peut majorer de 1à 2% les taux de réponses rapportés, de 0,5 à 1,5 mois les PFS, de 8 à 13% les taux de contrôle de la maladie etc….

On voit donc que même si les variations des différents paramètres d’efficacité restent modestes en utilisant ces nouveaux critères, ils n’en constituent pas moins probablement l’outil le plus abouti pour tenter d’améliorer l’évaluation de l’immunothérapie. Ils nécessiteront d’être validés dans des essais prospectifs. Peut-être qu’il faudra également pousser plus loin les spécificités et regarder à part ce qui se passe au niveau des ganglions par exemple, qui devraient peut-être être exclus des cibles…etc…encore beaucoup de travail en perspective.

 

Reference

Immune-Modified Response Evaluation Criteria In Solid Tumors (imRECIST): RefiningGuidelines to Assess the Clinical Benefit of Cancer Immunotherapy.

Hodi FS, Ballinger M, Lyons B, Soria JC, Nishino M, Tabernero J, Powles T, Smith D, Hoos A, McKenna C, Beyer U, Rhee I, Fine G, Winslow N, Chen DS, Wolchok JD.

J Clin Oncol2018; 36 : 850-858

80 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer