Lancet oncology

iRECIST : de nouvelles recommandations pour apprécier la réponse en immunothérapie

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2017

Immunothérapie, Méthodologie / Essais thérapeutiques

Si la majorité des investigateurs continuent, depuis l’essor de l’immunothérapie, à utiliser le RECIST 1.1 pour évaluer la réponse dans les essais thérapeutiques, beaucoup se sentent insatisfaits de ces critères notamment du fait de l’existence des « pseudoprogressions » (que celles-ci intéressent les lésions prises initialement pour cibles ou non, ou qu’elles soient dues à l’apparition de nouvelles lésions).  Ce sont des progressions authentiques mais passagères car elles sont suivies de réponses durables.

En 2009, des critères avaient été proposées que certains ont appelé à tort iRECIST car il ne s’agissait pas de l’adaptation du RECIST mais de celle des critères de l’OMS basés sur des mesures bidimensionnelles.

Le RECIST working group, qui réunit des cliniciens, des statisticiens, des imageurs, des méthodologistes et des experts de l’immunothérapie provenant de différents horizons s’est réuni à plusieurs reprises à propos de iRECIST et cette mise au point précise l’état de réflexion de ces experts. Il en ressort :

  • Que les critères du RECIST 1.1 doivent continuer à être utilisés pour définir les méthodes de mesure et la mesurabilité des lésions.
  • Que les critères pour parler de réponse complète ou partielle et de stabilité sont les mêmes que ceux utilisés dans RECIST 1.1.
  • Que la véritable modification concerne la progression qui doit être confirmée.

Une entité nouvelle est proposée la progression non confirmée (IUPD = unconfirmed progression). Les auteurs proposent que cette progression non confirmée soit confirmée par une deuxième évaluation (ICPD = progression confirmée). Si lors de cette nouvelle évaluation ou d’une évaluation suivante une réponse ou une stabilité apparait (par comparaison au bilan initial) cette progression non confirmée pourra être transformée en réponse ou stabilité, alors que ça ne serait pas possible si la progression était confirmée.

Le tableau ci-dessous résume les principales différences entre RECIST 1.1 et iRECIST :

 

RECIST 1.1

iRECIST

Lésions mesurables

≥10 mm de diamètre

≥15 mm pour les ganglions

Maximum 5 lésions (2 par organe)

Toutes les autres lésions sont comptabilisées comme «non cibles»

Pas de changement mais les nouvelles lésions sont comptabilisées à part.

RC, RP ou stabilité

Ne peuvent pas être utilisées en cas de progression antérieure

Peuvent être utilisés après une IUPD mais pas après une ICPD

Confirmation de la réponse ou de la stabilité

Seulement pour les essais non randomisés

Idem

Nouvelles lésions

Font parler de progression

Doivent être confirmées pour parler de progression.

Les bilans sont conseillés toutes les 6 à 12 semaines, à dates fixes (et non dépendantes du traitement) comme dans le RECIST.

La date de la progression est la date de la première progression non confirmée, à condition qu’elle soit ultérieurement confirmée. La date de la progression non confirmée ne doit pas être prise en compte si elle est suivie d’une réponse ou d’une stabilité.

Les auteurs enfin recommandent de continuer à utiliser RECIST 1.1 et iRECIST dans les essais cliniques de phase III mais estiment que iRECIST peut être utilisé dans les essais précoces. 

 

 

Reference

iRECIST: guidelines for response criteria for use in trials testing immunotherapeutics.

Seymour L, Bogaerts J, Perrone A, Ford R, Schwartz LH, Mandrekar S, Lin NU, Litière S, Dancey J, Chen A, Hodi FS, Therasse P, Hoekstra OS, Shankar LK, Wolchok JD, Ballinger M, Caramella C, de Vries EG; RECIST working group..

Lancet Oncol 2017; 18 : e143-e152

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