Chest

Incidence des pneumopathies sous anti PD-1 et anti PD-L1 : une méta-analyse.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
septembre 2017

Immunothérapie, Effets secondaires des médicaments

Les anti PD-1 (nivolumab, pembrolizumab) et PD-L1 (atezolizumab, avelumab, durvalumab) sont à l’origine de pneumopathies auto-immunes régulièrement décrites dans les essais cliniques.  Le but de cette étude est de savoir si ces pneumopathies ont la même fréquence pour ces deux familles de médicaments.

Il s’agit d’une méta-analyse qui a inclus les études :

  • Qui ont été menées dans les cancers bronchiques non à petites cellules.
  • A un seul bras ou randomisées comportant un bras avec un anti PD-1.
  • Comportant des données précises sur l’évaluation des pneumopathies observées.

À partir de 3504 publications, 108 articles ont été sélectionnés ce qui correspondait finalement à 19 essais cliniques réalisés dans ces cinq dernières années :

  • 12 avec des anti PD-1 (9 avec nivolumab et 3 avec pembrolizumab),
  • et 7 avec PD-L1  (5 avec atezolizumab, 1 avec durvalumab et 1 avec avelumab).
  • Il y avait 6 essais de phase I, 6 de phase II, et 7 de phase III.  Treize essais ne comportaient qu’un seul bras et 6 étaient des essais randomisés.

Les incidences des pneumopathies selon qu’il s’agit d’anti PD-1 ou d’anti PD-L1   et selon que le patient a reçu précédemment un traitement ou non sont indiquées sur le tableau ci-dessous :

 

Traitement

Pneumopathies de tous grades (%) (95% CI)

Pneumopathies de grades 3-4 (%) (95% CI)

Anti PD-1

3,6 (2,4-4,9)

1,1 (0,6,1,7)

Anti PD-L1 

1,3 (0,8-1,9)

0,4 (0-0,8)

p

0,001

0,02

Pas de traitement antérieur

4,3 (2,4-6,3)

0,5 (0-1,1)

Traitement antérieur

2,8 (1,7-4)

1 (0,5-1,5)

p

0,03

0,1

On voit sur ce tableau deux choses importantes :

  1. Les incidences des pneumopathies de tout grade et des pneumopathies de grades 3 et 4 étaient significativement supérieures chez les patients traités par anti PD-1. Dans la mesure où il y avait une grande hétérogénéité de pneumopathies dans le groupe des patients traités par anti PD-1, une étude comparative des pneumopathies sous nivolumab et pembrolizumab a été réalisée :  aucune différence significative n’a été décelée.  
  2. Pour l’ensemble des malades et pour les pneumopathies de tout grade, le taux de pneumopathies était significativement supérieur chez les patients qui n’avaient pas reçu de traitement antérieur mais en revanche le taux de pneumopathies de grade 3-4 ne différait pas selon l’existence ou non d’un traitement antérieur.

Cette étude suggère donc que le taux de pneumopathies serait globalement significativement plus élevé chez les patients non antérieurement traités et surtout que les pneumopathies de tous grade et de grades 3 et 4 seraient significativement plus fréquentes chez les patients traités par anti PD-1 que chez ceux traités par anti PD-L1.  On ne dispose pas pour l’instant d’essais randomisés comparant anti PD-1 et anti PD-L1. Le taux de pneumopathies et leur gravité sera un élément important à examiner lors de ces futures comparaisons.

Dans l’immédiat la survenue de pneumopathies chez les patients non antérieurement traités qui vont être traités par un anti PD-1 en première ligne, pour l’instant en dehors d’essais cliniques, le seul pembrolizumab,  devra susciter toute notre attention.  

 

Reference

Incidence of Pneumonitis With Use of Programmed Death 1 and Programmed Death-Ligand 1Inhibitors in Non-Small Cell Lung Cancer: A Systematic Review and Meta-Analysis of Trials.

Khunger M, Rakshit S, Pasupuleti V, Hernandez AV, Mazzone P, Stevenson J, Pennell NA, Velcheti V.

Chest 2017; 152 : 271-281

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