Journal of Clinical Oncology

Inefficacité du vandetanib après un traitement comportant un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

Le vandetanib est une thérapeutique orale qui cible EGFR, VEGFR et RET (rearranged during transfection) qui est un récepteur à « dépendance ». Plusieurs études ont été menées dans les cancers bronchiques non à petites cellules prétraités qui ont démontré l’activité de ce traitement en monothérapie et avec le docetaxel mais pas avec le pemetrexed  (/prev-em-onco/1981).

L’étude actuelle pose la question de l’efficacité de ce traitement chez des patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules étendus et déjà prétraités par une ou deux lignes de chimiothérapie et ayant progressé sous inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR. Au total 924 patients ont été randomisés sur un mode 2 :1, recevant soit vandetanib à 300 mg/j soit placebo. Les caractéristiques des 2 groupes ne différaient pas. Ils avaient en moyenne 60 ans, il y avait un peu plus de femmes que d’hommes, plus de la moitié des patients étaient originaires d’Asie du Sud-Est et plus de la moitié également étaient non fumeurs. Plus des 3/4 avaient un adénocarcinome. Il y avait sensiblement autant de malades qui avaient reçu 1 que 2 lignes de chimiothérapie et un peu plus qui avaient reçu de l’erlotinib que du gefitinib. Environ 20% avaient répondu à ce dernier traitement, 30% étaient stables et plus de 40% avaient progressé. Les 3/4 des patients avaient un statut EGFR inconnu.

L’objectif principal était la survie globale : il n’y avait pas de différence significative (8,5 vs 7,8, p = 0,527).

En revanche, en ce qui concerne le premier objectif secondaire, la PFS, celle-ci était significativement augmentée (HR = 0,63 ; CI, 0,54-0,74, p <0,001). Cette différence se voit bien dans la deuxième partie des courbes de PFS qui s’écartent bien mais la PFS médiane ne passait que de 1,8 à 1,9 mois.

Le fait d’avoir une mutation EGFR n’influait pas la survie mais influait possiblement la PFS.

Les diarrhées (46.4%), les éruptions cutanées (42.3%), et l’hypertension (26.5%) ont été les effets secondaires les plus fréquemment rapportés.

Chez des patients qui ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase  de l’EGFR, le vandetanib ne prolonge pas la survie. Il est dommage que la recherche de mutations EGFR dans cette population « enrichie » n’ait été réalisée que sur de petits effectifs ne permettant pas de dire s’il existe ou non un lien entre l’activité du vandetanib et la présence de mutations activatrices de l’EGFR. 

Reference

Vandetanib Versus Placebo in Patients With Advanced Non–Small-Cell Lung Cancer After Prior Therapy With an Epidermal Growth Factor Receptor Tyrosine Kinase Inhibitor: A Randomized, Double-Blind Phase III Trial (ZEPHYR)

Lee JS , Hirsh V, Park K, Qin S, Blajman CR, Perng RP, Chen YM, Emerson L, Langmuir P, Manegold C

JCO published online on February 27, 2012;

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer