International Journal of Radiation Oncology • Biology • Physics

Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et risque de pneumopathie radique

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2013

Radiothérapie / Radiofréquence

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angotensine (ACEi) ont une activité dans la prévention des pneumopathies radiques démontrée de façon expérimentale sur des modèles précliniques. En clinique, des résultats contradictoires ont été observés sur de petites séries de malades.

Le but de ce travail rétrospectif et de tenter de savoir si il y a non un lien à partir d’une importante database : 557 patients ont été enrôlés dans cette data base de 2004 à 2010. Après avoir exclu près de 150 patients pour diverses raisons, 413 ont été retenus pour cette étude. Soixante cinq prenaient un ACEi et 348 n’en prenaient pas. Leur âge médian était de 65 ans et la plupart avaient un cancer bronchique non à petites cellules de stade III et recevaient une chimioradiothérapie.

Au total 183 patients (44%) ont eu une pneumopathie symptomatique de grade ≥2[1]; 133 étaient de grade 2, 47 de grade 3 et 3 de grade 5.  Les pneumopathies de grade ≥2 étaient plus fréquentes, - sans atteindre toutefois la significativité (p =0,06) -, chez les patients ne recevaient pas d’ACEi (161 ; 46%) que chez les patients qui en recevaient (22 ; 34%).

En analyse uni et multivariée l’utilisation d’ACEi n’était pas liée à la survenue de pneumopathies radiques. Un lien avec le risque de pneumopathie radique a cependant été trouvé pour les doses d’irradiation pulmonaire reçues  les plus faibles et également en fonction du sexe : le risque de pneumopathie de grade ≥2 chez les malades qui prenaient des ACEi était significativement réduit chez les hommes mais pas chez les femmes.

Aucun effet significativement n’a donc été clairement démontré dans cette étude. Seule une évaluation prospective randomisée serait en mesure de confirmer un éventuel effet protecteur des ACEi.

 

 


[1] Grade 1 : asymptomatique, grade 2 : symptomatique nécessitant des soins limités, activité réduite, 3 : symptômes sévères, oxygénothérapie nécessaire, limitation des gestes de la vie quotidienne, 4 : soins intensifs avec intubation, 5 : décès.

Reference

Do Angiotensin-converting enzyme inhibitors reduce the risk of symptomatic radiation pneumonitis in patients with non-small cell lung cancer after definitive radiation therapy? Analysis of a single-institution database.

Wang H, Liao Z, Zhuang Y, Xu T, Nguyen QN, Levy LB, O'Reilly M, Gold KA, Gomez DR.

Int J Radiat Oncol Biol Phys 2013; 87 : 1071-7.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer