Journal of Clinical Oncology

Ixabepilone en première ligne de traitement des cancers bronchiques non à petites cellules

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2013

Traitement des stades IV

Les épothilones représentent une nouvelle classe d’agents anticancéreux dont le mécanisme d’action est proche de celui des taxanes. Ils se lient aux microtubules et bloquent ainsi la mitose. L’ixabepilone qui fait partie de cette classe d’anticancéreux a une activité tumorale dans plusieurs types de cancers et aurait une activité particulièrement intéressante dans les tumeurs résistantes aux autres chimiothérapies, notamment aux taxanes. Son action en deuxième ligne dans les cancers bronchiques non à petites cellules a été explorée en phase 2.

Les tumeurs résistantes aux taxanes surexprimeraient la béta-3 tubuline, d’où l’idée de comparer l’activité de l’ ixabepilone au paclitaxel en association au carboplatine  notamment chez les patients qui surexprimeraient la béta-3 tubuline. L’expression de béta-3 tubuline est donc un critère de stratification.

Au total 197 patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules métastatique ont donc été randomisés pour recevoir soit ixabepilone et carboplatine, soit paclitaxel et carboplatine. L’objectif principal de cette étude de phase 2 multicentrique était l’augmentation de la PFS chez les patients surexprimant la béta-3 tubuline.

La PFS médiane des 2 groupes de patients surexprimant la béta-3 tubuline était strictement la même, 4,3 mois dans les deux bras. De même la survie globale des patients était la même dans les 2 groupe, même un peu supérieure dans le bras de référence (11,3 vs 10,6 mois).

En revanche, contrairement à l’hypothèse de départ, dans le groupe béta-3 tubuline négatif, la survie des patients du groupe expérimental étai supérieure (16,9 vs 9,4 mois, HR : 0,70; 80% CI, 0.50-0.90; p = 0,123). De ce fait pour l’ensemble des patients la survie était également supérieure dans le bras ixabepilone (13 vs 10,1 mois).

Les taux de réponse étaient numériquement inférieurs avec l’ ixabepilone mais le taux de contrôle de la maladie était le même.

Quant à la toxicité elle était assez similaire entre les deux groupes avec un profil un peu différent.

Cette étude de phase 2 randomisée n’a pas atteint son objectif principal. Il semble bien que l’expression de la béta-3 tubuline, si elle a peut être une valeur pronostique n’a aucune valeur prédictive de l’action de ce nouvel anticancéreux, au contraire. Que penser d’un gain de survie non significatif dans cet étude de phase 2, gain de survie qui apparaît là où on ne l’attendait pas. Seule une étude de phase 3 répondrait à cette question.

Reference

Randomized Phase II Study of Ixabepilone or Paclitaxel Plus Carboplatin in Patients With Non-Small-Cell Lung Cancer Prospectively Stratified by Beta-3 Tubulin Status.

Edelman MJ, Schneider CP, Tsai CM, Kim HT, Quoix E, Luft AV, Kaleta R, Mukhopadhyay P, Trifan OC, Whitaker L, Reck M.

J Clin Oncol 2013; 31 : 1990-6. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer