Journal of Thoracic Oncology

La chimiothérapie adjuvante : mêmes résultats dans la « vraie vie » que dans les essais cliniques.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mars 2012

Traitement péri-opératoire

Plusieurs travaux ont été menés au Canada à la suite des grands essais de chimiothérapie adjuvante qui montrent l’impact de ceux-ci dans la « vraie vie ». Ils ont été largement analysés sur ce site il y a quelques mois (/prev-em-onco/2027) et le lecteur pourra s’y rapporter.

Voici le complément d’une étude déjà partiellement publiée (Booth, C. M. et al. J Clin Oncol 2010 ; 28:3472-3478) qui portait sur la province d’Ontario avant et après 2004. Cette étude  avait pu confirmer à partir d’un registre pratiquement exhaustif l’augmentation importante des prescriptions de chimiothérapie adjuvante à l’issue de la publication des grands essais. Ce travail a pu démontrer surtout que l’impact sur la survie démontré dans ces essais se retrouvait identique dans l’ensemble de la population : les résultats des essais, dont certains pensent qu’ils ne reflètent pas la réalité car ne concernant que des malades sélectionnés, s’appliquaient donc ici intégralement à la « vraie vie ».

Des questions subsistaient néanmoins concernant les modalités d’administration de la chimiothérapie : c’est l’objet de cette publication :

- De façon attendue les patients traités étaient plus jeunes et avaient moins de comorbidités que les autres.

- La quasi totalité des traitements incluaient du cisplatine (82%) ou du carboplatine (17%) et le régime le plus utilisé était cisplatine-vinorelbine (71%).

- Plus de la moitié (56%) des patients ont eu une réduction de dose ou une suppression de la chimiothérapie.

- Comme cela avait déjà été signalé, la proportion de malades hospitalisés dans les 6 mois après la chirurgie n’a pas changé avant et après l’adoption de la chimiothérapie adjuvante. Néanmoins le taux de décès potentiellement attribuable à la chimiothérapie est de 1,6%. Ce chiffre est voisin de celui rapporté dans l’étude ANITA et supérieur à celui de JBR 10 et de IALT.

Enfin dans cette cohorte les taux de survie des malades traités par chimiothérapie adjuvante sont voisins de ceux des  méta-analyses, confirmant bien combien les résultats de la « vraie vie » sont voisins de ceux des essais cliniques. 

Il reste maintenant à savoir pourquoi la chimiothérapie adjuvante n’est pas proposée à plus de patients et si l’efficacité ne serait pas meilleure et la toxicité moindre avec des chimiothérapies plus modernes ?

Reference

Adjuvant Chemotherapy for Non-small Cell Lung Cancer: Practice Patterns and Outcomes in the General Population of Ontario, Canada.

Booth CM, Shepherd FA, Peng Y, Darling G, Li G, Kong W, Mackillop WJ.

J Thorac Oncol. 2012; 7 : 559-66.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer