Journal of Thoracic Oncology

La corticothérapie reçue au début d’une immunothérapie par nivolumab diminue le bénéfice de ce traitement.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2018

Immunothérapie

 

Il y a 2 mois , nous commentions sur ce site une étude rétrospective qui montrait qu’une corticothérapie palliative reçue avant le début d’une immunothérapie diminue fortement les chances d’efficacité de celle-ci (cliquer ici). L’étude rétrospective américaine que nous commentons ici 

Est assez proche puisqu’elle s’intéresse essentiellement à l’administration de la corticothérapie au début d’un traitement par nivolumab. 

Les auteurs ont identifié 244 patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules qui ont commencé un traitement par nivolumab entre avril 2015 et avril 2016. Parmi ceux-ci, 6 patients ont été perdus de vue, 2 avaient reçu antérieurement du pembrolizumab et 26 n’ont reçu qu’une seule dose de nivolumab. Il restait donc 210 patients qui ont été inclus dans cette analyse : leur âge médian était de 67,5 ans, 89% étaient fumeurs ou anciens fumeurs, les 3/4 avaient un cancer non épidermoïde.

Au total, 66 patients (31%) recevaient l’équivalent d’au moins 10 mg de prednisone pendant leur  immunothérapie. Les indications de cette corticothérapie étaient variables : métastases cérébrales, BPCO, douleurs, asthénie, anorexie. Les caractéristiques des patients des deux groupes, recevant ou non des corticoïdes étaient bien réparties à l’exception des métastases cérébrales, plus fréquentes dans le groupe des patients qui recevaient une corticothérapie. Les doses de corticoïdes reçues étaient très variables, allant de 10 à 180 mg/jour avec une dose médiane de 35 mg par jour.  

Chez les 25 patients qui recevaient des corticoïdes au début ou pendant les 30 premiers jours de nivolumab : 

-      le nombre médian de cycles de nivolumab chez les patients recevant une corticothérapie était de 2 et chez ceux qui n’en recevaient pas, il était de 5. Cette différence était significative. 

-      La survie était de 4,3 mois pour les patients qui recevaient une corticothérapie versus 11 mois chez les patients qui n’en recevaient pas. 

Chez les 12 patients qui recevaient des corticoïdes à J1 de l’immunothérapie la survie était aussi significativement plus courte.

Une analyse multivariée a été réalisée chez les patients qui ont reçu des corticoïdes durant le premier mois de nivolumab : il existait une augmentation significative du risque de décès (HR = 2,30, 95% CI: 1,27–4,16, p = 0,006).  

En revanche, parmi les 31 patients qui ont des événements secondaires immunologiques rapportés au traitement nécessitant une corticothérapie, les taux de survie ne différaient pas significativement. 

Cette étude confirme bien que le fait de recevoir une corticothérapie avant ou pendant une immunothérapie diminue le bénéfice observé chez tous les patients à l’exception de ceux qui reçoivent une corticothérapie pour un événement secondaire immunologique. 

 . 

 

Reference

Early Use of Systemic Corticosteroids in Patients with Advanced NSCLC Treated with Nivolumab.

Scott SC, Pennell NA.

J Thorac Oncol2018; 13 : 1771-1775

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer