Lung Cancer

La maintenance par erlotinib chez les non mutés : une nouvelle étude.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2016

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, EGFR

L’essai SATURN conduit entre 2005 et 2008 a randomisé 889 patients traités par une chimiothérapie à base de platine, répondeurs ou stabilisés sous ce traitement et non sélectionnés sur leur statut mutationnel, en 2 bras comprenant soit une maintenance par erlotinib soit un placebo. La survie sans progression  des patients du bras expérimental était significativement allongée par la maintenance sous erlotinib en passant de 11,1 à 12,3 semaines (HR = 0,71, 95% CI 0,62-0,82; p<0,0001) (cliquer ici).

Mais ce bénéfice est-il maintenu lorsqu’on compare des patients traités par erlotinib en maintenance à des patients qui reçoivent l’erlotinib au moment de la progression ? C’est la question à laquelle répond cet essai de phase III  randomisé à promotion industriel IUNO.

Méthodes

Cette étude s’adresse à des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules dont le statut mutationnel était négatif ou inconnu après qu’ils aient reçu 4 cycles de chimiothérapie comportant du platine et qu’ils aient soit répondu, soit été stabilisés sous ce traitement. Ces patients  étaient randomisés pour recevoir soit de l’erlotinib, soit un placebo, et les patients qui recevaient du placebo recevant secondairement de l’erlotinib au moment de la progression.

L’objectif principal était la survie globale. Les objectifs secondaires étaient la survie sans progression, la réponse et la tolérance.

Résultats

De 2011 à 2014, 1629 patients ont été screenés et 643 ont été randomisés, 322 dans le bras erlotinib et 321 dans le bras placebo.

Après relecture centralisée, seulement 18 patients (5,6%) du groupe maintenance et 23 du groupe erlotinib tardif (7,2%) avaient un statut EGFR indéterminé.

Avec des événements observés chez environ 75% des patients, la survie médiane a été de 9,7 mois chez les patients du groupe maintenance et 9,5 mois chez ceux du groupe deuxième ligne. Le taux de survie à un an était exactement le même dans les 2 bras.

Aucune différence de survie sans progression ou de réponse n’a été observée.

Il y avait une fréquence plus élevée d’effets secondaires attendus avec l’erlotinib dans le groupe maintenance.

Les résultats de l’étude SATURN n’avaient montré qu’un faible bénéfice de la maintenance par erlotinib comparativement à un placebo de sorte que cette maintenance n’est jamais devenue un standard accepté de tous.   Les résultats de l’essai IUNO  mettent fin de façon définitive  à toute discussion : la maintenance par erlotinib chez les patients qui ne présentent pas de mutation activatrice de l’EGFR n’a plus aucune justification.

 

Reference

Maintenance erlotinib versus erlotinib at disease progression in patients with advanced non-small-cell lung cancer who have not progressed following platinum-based chemotherapy (IUNO study)

Cicènas S , Geater SL, Petrov P , Hotko Y, Hooper G, Xia F , Mudie Ng, Yi-Long Wu YL

Lung Cancer 2016; 102 : 30–37 

67 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer