Annals of Oncology

La Nitroglycérine ajoutée à la chimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules de stade IV : une étude décisive.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
novembre 2015

Traitement des stades IV

Une étude de phase II japonaise publiée il y a près de 10 ans (http://jco.ascopubs.org/content/24/4/688.long) avait montré que l’utilisation de la nitroglycérine (administrée pour diminuer l’hypoxie tissulaire) combinée au cisplatine et à la vinorelbine améliorait significativement la réponse (72 vs 42%), le temps jusqu’à progression (327 vs 185 jours) et même la survie (13 vs 9 mois) de patients atteints de cancers bronchiques non à petites cellules de stade IV traités par cisplatine et vinorelbine.

Cette étude institutionnelle multicentrique australienne de phase III  se situe dans la suite logique de cette étude de phase II, avec comme objectif principal la survie sans progression.

Les malades ont été randomisés en deux bras :

-       Un bras standard avec un maximum de 6 cycles de l’un des 4 régimes de chimiothérapie parmi les associations suivantes : carboplatine et gemcitabine ou carboplatine et paclitaxel ou cisplatine et vinorelbine ou cisplatine (ou carboplatine) et pemetrexed. 

-       Et un bras expérimental avec ce même traitement et des patchs de nitroglycérine (25 mg) encadrant les cycles de chimiothérapie (de J-2 à J+2).

Alors que 500 malades devaient être recrutés, le recrutement a été stoppé lors de la première analyse intermédiaire, sur l’avis d’un comité de surveillance indépendant à 372 malades qui avaient été inclus sur une période de cinq ans.

Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient réparties de façon identique. 

L’association de carboplatine et gemcitabine a été la plus utilisée et le nombre médian de cycles administrés était de 4.   

La survie sans progression (5 vs 4,8 mois), la survie globale (11 vs 10,3 mois) et les taux de réponse étaient les mêmes dans les deux groupes.

Les effets secondaires qui étaient plus fréquents dans le bras expérimental étaient les céphalées, l’hypotension, les syncopes, les diarrhées, les vertiges et l’anorexie.

A la suite de cet essai de phase III qui va dans le même sens que l’étude de phase II récemment commentée ici  (/cisplatin-and-irinotecan-combination-chemotherapy-advanced-thymic-carcinoma-evaluation),   on peut considérer que le développement de la nitroglycérine dans le traitement des cancers bronchiques non à petites cellules de stade IV doit être stoppé, ce traitement ajoutant un excès de toxicité sans ajouter plus d’efficacité.

Reference

A phase III randomized trial of adding topical nitroglycerin to first-line chemotherapy for advanced nonsmall-cell lung cancer: the Australasian lung cancer trials group NITRO trial.

Davidson A, Veillard AS, Tognela A, Chan MM, Hughes BG, Boyer M, Briscoe K, Begbie S, Abdi E, Crombie C, Long J, Boyce A, Lewis CR, Varma S, Broad A, Muljadi N, Chinchen S, Espinoza D, Coskinas X, Pavlakis N, Millward M, Stockler MR; Australasian Lung cancer Trials Group (ALTG); Australasian Lung cancer Trials Group ALTG.

Ann Oncol 2015; 26 : 2280-6

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer