Lung Cancer

La poursuite du tabagisme après l’exérèse d’un cancer de stade précoce est liée à plusieurs facteurs.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2013

Épidémiologie, Prévention, Chirurgie

L’arrêt du tabac au moment du diagnostic de cancer broncho-pulmonaire améliore la survie, diminue le risque de récidive, améliore la qualité de vie et même le PS. Cette étude, menée dans l’état du Kentucky, à l’ouest des Appalaches, région des Etats-Unis où il y a la plus forte incidence et la plus forte mortalité liées au tabac, spécialement dans la région des Appalaches.

Des patients ont été recrutés pour cette enquête sur 12 sites du Kentucky. Les patients éligibles devaient résider dans cet état et avoir été opérés d’un cancer de stade I et II (et IIIA à la fin de l’étude).

Un premier questionnaire leur était adressé au moment de leur inclusion puis à 3 et 6 moi. Les buts de cette enquête étaient d’apprécier l’évolution du tabagisme après le diagnostic, de déterminer les facteurs corrélés avec la poursuite du tabagisme à 6 mois et de voir si les patients des Appalaches, qui ont un tabagisme largement supérieur à la moyenne américaine, avaient un comportement différent.

Cent quarante deux patients ont été inclus avec 48% de femmes, 60% de sujets de plus de 60 ans, et un tabagisme moyen à 26 cigarettes/jour et 59 PA. Les Appalachiens avaient un tabagisme plus élevé que le reste de la population, ils avaient aussi plus de comorbidité, des revenus et un niveau d’éducation plus bas. Ces différences comme les autres facteurs, âge, score de dépression ou d’anxiété etc … N’étaient pas significatives.  

De façon générale, le tabagisme diminuait fortement au moment de l’acte chirurgical et juste après. Ensuite, il reprenait chez un nombre élevé de patients.

En analyse multivariée étaient associés significativement à la poursuite ou à la reprise tu tabagisme, les revenus insuffisants ou bas, les scores d’anxiété ou de dépression, le tabagisme passif au domicile et le fait de résider en région appalachienne, même après ajustement aux autres covariables.

 

Cette étude montre à quel point un certains nombre de facteurs environnementaux, liés probablement aux traditions familiales et aux croyances mais aussi à l’attitude même des proches (tabagisme au domicile)  ou à des facteurs sociologiques jouent un rôle dans la poursuite du tabagisme.

Il est dommage que ce travail n’indique à aucun endroit quelle a été la politique mise en œuvre pour aider ces patients à arrêter de fumer. Il est clair en tout cas que si une aide est offerte en post-opératoire à ces patients elle doit cibler plus particulièrement les personnes à bas revenus et  celles qui ont un niveau élevé d’anxiété ou de dépression. Un intérêt particulier doit aussi être porté au tabagisme des proches au domicile .

Reference

Factors associated with smoking abstinence after diagnosis of early stage lung cancer.

Hopenhayn C, Christian WJ, Christian A, Studts J, Mullet T.

Lung Cancer 2013; 80 : 55-61. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer