La radiothérapie post-opératoire des cancers de stade IIIA-N2 : une étude négative de la SEER database

La place de la radiothérapie post-opératoire des cancers de stade III-N2 reste très débattue depuis qu’une méta-analyse publiée il y a près de 15 ans a montré que la radiothérapie post-opératoire était défavorable aux cancers bronchiques non à petites cellules de stade I et II et que pour les stades III-N2, elle était dans une zone d’incertitude. Cette question est à nouveau posée à partir de la célèbre SEER database mais pour les sujets de 65 ans ou plus opérés par résection complète d’un cancer N2 entre 1992 et 2005. 

Parmi ceux-ci, 710 ont reçu une radiothérapie post-opératoire et 597 non.

Les deux populations ne différaient ni par le score de comorbidité, ni par l’extension tumorale T, ni par le nombre de ganglions évalués, ni par le type de chirurgie. En revanche, ceux qui avaient reçu une radiothérapie post-opératoire étaient significativement plus jeunes (p<0,0001), de sexe féminin (p=0,04) et ont davantage reçu une chimiothérapie adjuvante (p<0,0001).

En analyse non ajustée ou ajustée aux facteurs pronostiques les survies ne différaient pas que les malades aient ou non reçu une radiothérapie post-opératoire.

La conclusion des auteurs de cette étude rétrospective réalisée à partir d’un registre, est que l’intérêt de la radiothérapie post-opératoire des sujets de plus de 65 ans des cancers bronchiques non à petites cellules de stade III-N2 n’est pas démontré et qu’il faut absolument répondre définitivement à la question par un essai randomisé de phase III. C’est l’objectif que s’est donné l’essai IFCT 0503-LungArt que coordonne pour l’IFCT Cécile Le Péchoux (http://www.ifct.fr).