Journal of Thoracic Oncology

La radiothérapie stéréotaxique hypofractionnée des tumeurs centrales

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2013

Radiothérapie / Radiofréquence

De nombreuses études ont montré que la radiothérapie stéréotaxique hypofractionnée, appliquée chez des patients qui ont des contre-indication ou qui refusent la chirurgie, est capable d’entraîner un excellent contrôle local et des survies prolongées. Néanmoins l’irradiation des tumeurs volumineuses ou centrales pose souvent le problème d’une toxicité accrue.

Méthodes

Dans ce centre coréen, des doses quotidiennes de 3 Gy ont été utilisées et cette étude rétrospective porte sur l’évaluation de cette technique chez 60 patients consécutifs qui ont une tumeur centrale[1] sans a priori d’extension ganglionnaire (cT1-3-N0). La dose médiane totale administrée était de 60 (39 -60 Gy).   

Patients

Les 60 patients n’ont pas été opérés du fait de leurs comorbidités le plus souvent  (n=56) ou d’un refus de la chirurgie (n=4). Autour de 60% de ces patients étaient âgés de 70 ans ou plus et avaient un PS à 0 ou 1. Près des 3/4 avaient un cancer épidermoïde. Plus de 60% avaient une tumeur mesurant plus de 3cm.

Résultats

Toxicité

Aucune toxicité œsophagienne de grade ≥3 n’a été observée. Des œsophagites de grade 2 ont été observées chez 10 patients (16,7%).

Des pneumopathies radiques ont été observées chez 9 patients (6 grades 2, 2 grade 3 et 1 grade 5). L’addition d’une radiothérapie sur les chaînes ganglionnaires a augmenté la toxicité de grade ≥ 2, mais de façon non significative. Par exemple, il ya a eu 5/19 toxicité pulmonaires chez les patients dont les aires ganglionnaires étaient irradiées contre seulement 4/41 chez ceux chez qui ne l’étaient pas.

Contrôle local

Au total 41 patients (68%) ont récidivé. Ces récidives étaient  locales  chez 19 patients (31,7%), régionales chez 7 (11,7%), et à distance  chez  20 (33.3%). Les récidives régionales étaient de façon intéressante moins fréquentes chez les patients dont les aires ganglionnaires étaient irradiées.

Le taux de contrôle local était de 57,9% à 2 ans et 50,1% à 5 ans. En analyse multivariée le T et le PS influençaient le contrôle local.

Survie

Les médianes de survie globale et de survie spécifique étaient l’une et l’autre de 33 mois. Il y a eu 25 décès en relation avec le cancer (21 progressions, 3 pneumopathies infectieuses et une pneumopathie radique) et 4 décès sans relation avec le cancer.

Les taux de survie globale à 2 et 5 ans étaient respectivement de 59,6 et 33,5% et de survie spécifique à 2 et 5 ans étaient respectivement de 61,7 et 40,5%.

En analyse multivariée, le stade T élevé et l’histologie NOS étaient des facteurs de mauvais pronostic.

Même si les effectifs ne sont pas très importants, les chiffres suivants concernant le taux de survie à 2 ans peuvent être retenus :

  • 70,5% pour un PS à 0-1 et seulement 40,3% pour un PS2.
  • 87,5% pour une tumeur classée T1, 63,2% pour une T2 et seulement 30,8% pour une T3.

 

 

 

 


[1] Définies par des tumeurs dont la totalité ou une partie était au contact ou à moins de 2 cm de l’arbre bronchique proximal (grosses bronches ou bronches lobaires). 

Reference

Hypofractionated Three-Dimensional Conformal Radiation Therapy Alone for Centrally Located cT1-3N0 Non-Small-Cell Lung Cancer.

Oh D, Ahn YC, Kim B, Pyo H.

J Thorac Oncol 2013; 8 : 624-9

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