Cancer

La recherche de mutations EGFR est-elle coût-efficace ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
février 2012

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV

On savait déjà que lorsqu’on traitait en première ligne par un inhibiteur de la tyrosine kinase  de l’EGFR plutôt que par chimiothérapie un patient muté EGFR, si on ne prolongeait pas la survie, on augmentait le taux de réponse, la PFS et la qualité de vie. On ne savait pas en revanche si cette attitude était coût-efficace.

Pour répondre à cette question les auteurs de ce travail ont développé un modèle dans le quel la stratégie thérapeutique dépend de la recherche de mutations :

  • ou bien, elle n’était pas réalisée et les patients recevaient tous du soit une chimiothérapie suivie de gefitinib, soit du gefitinib s'ils ne pouvaient pas recevoir de chimiothérapie,
  • ou bien celle-ci était réalisée et les patients recevaient gefitinib puis chimiothérapie si elle était positive ou chimiothérapie si elle était négative.  

Les coûts estimés à partir d’essais thérapeutiques montrent que les coûts et QALYs sont nettement en faveur de la recherche initiale de mutation suivie d’un traitement initial par gefitinib chez les mutés.

Ce travail a été mené à Singapour et n'est pas totalement transposable en France pour deux raisons :

1) en France, l'AMM conditionne la prescription en première ligne d' inhibiteurs de la tyrosine kinase  de l’EGFR aux seuls patients mutés. Donc lorsque les patients n’avaient pas de recherche de mutations et qu'ils étaient inaptes à recevoir une chimiothérapie,  il n’auraient pas du recevoir du gefitinib.

2) La proportion de patients non mutés est en France inférieure  à ce qu'elle est en Asie  et  donc il y aurait eu en France, chez les patients qui avaient une recherche initiale ce mutation,  moins de prescriptions de gefitinib (dont le coût est supérieur à celui de la chimiothérapie).   

Reference

Cost-effectiveness of epidermal growth factor receptor mutation testing and first-line treatment with gefitinib for patients with advanced adenocarcinoma of the lung.

de Lima Lopes G Jr, Segel JE, Tan DS, Do YK, Mok T, Finkelstein EA.

Cancer. 2012; 118 : 1032-9. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer