Journal of Thoracic Oncology

La survenue de complications post-opératoire infectieuses influence la survie à long terme des patients opérés d’un cancer broncho-pulmonaire

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2013

ROOT

Quel est l’impact des complications post-opératoires sur la survie à long terme des cancers opérés ? Pour répondre à cette question, les auteurs de cette étude rétrospective ont repris une cohorte de plus de 4000 patients opérés dans l’état du Québec de 2000 à 2004.

Plus des 2/3 avaient moins de 70 ans, près de la moitié étaient des femmes, près des 3/4 n’avaient pas reçu de chimiothérapie pré-opératoire. Les interventions réalisées étaient dans près de 60% des cas une lobectomie.

C’est l’impact des complications sur la survie à partir de 90 jours, et non l’impact immédiat qui a été étudié.

Dans 58,2 % des cas, des complications  post-opératoires ont été observées. Parmi celles-ci, 798 étaient d’origine infectieuse, partagées en mineures (n=420) et majeures (n=378), composées de pneumopathies, d’empyèmes et de médiastinites. 

Le taux de survie à 5 ans était significativement différent selon :

  • qu’il y avait ou non des complications en général (62,8 vs 73,8%),
  • que ces complications étaient ou non pulmonaires,
  • qu’il y avait (62,8%) ou qu’il n’y avait pas (73,8%) de complications infectieuses (p<0,001).
  • Par ailleurs, parmi les patients qui avaient une complication infectieuse, ceux qui avaient une infection majeure  étaient ceux qui avaient le plus mauvais pronostic.  

Ainsi, en analyse multivariée incluant tous les facteurs pronostiques classiques, les complications infectieuses majeures étaient associées à un risque de décès très significativement augmenté (HR = 1,67).

Ces données intéressantes montrent que les complications infectieuses, surtout si elles sont graves, ne se limitent pas à impacter la survie à court terme, mais également la survie à long terme. Ceci doit conduire à prêter une particulière attention à la prévention et au traitement de ces complications. 

Reference

Influence of postoperative infectious complications on long-term survival of lung cancer patients: a population-based cohort study.

Andalib A, Ramana-Kumar AV, Bartlett G, Franco EL, Ferri LE.

J Thorac Oncol. 2013; 8 : 554-61. 

44 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer