Lung Cancer

La survie des cancers opérés mutés EGFR est-elle différente de celle des non mutés ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
décembre 2017

EGFR, Cancers du sujet âgé

L’impact du statut mutationnel EGFR sur la survie post-opératoire des cancers bronchiques non à petites cellules reste mal connu et le but de cette étude japonaise est de le préciser dans une étude de cohorte multicentrique.  Dans cette étude, 909 patients opérés, dont la tumeur était totalement réséquée entre 2005 et 2012 et dont le statut mutationnel était connu ont été appariés en fonction de leur institution, de leur âge, de leur sexe, de leur tabagisme, de leur stade pTNM et du fait qu’ils avaient ou non reçu une chimiothérapie post-opératoire. Deux cohortes ont ainsi pu être constituées : 443 patients avaient une mutation activatrice de l’EGFR et 466 n’en avaient pas. Les caractéristiques des patients de ces deux cohortes différaient sur un certain nombre de points :

  • Les patients présentant une mutation activatrice de l'EGFR étaient un peu plus jeunes (67 vs 68 ans), mais cette différence  n’était pas significative.
  • Il y avait significativement moins d’hommes chez les mutés (33 vs 64%).
  • Il y avait significativement moins de fumeurs chez les mutés (28 vs 65%).
  • Il y avait significativement davantage de stades pI chez les mutés (83 vs 72%).
  • Les patients présentant une mutation de l'EGFR ont reçu moins souvent une chimiothérapie adjuvante (26 vs 31%), mais cette différence  n’était pas significative.

Le suivi médian de l’ensemble des patients était de 49 mois.

Les chiffres de survie globale et de survie sans récidive (la RFS, à l’inverse de la DFS, ne prend pas en compte les 2émes cancers) sont indiqués sur le tableau ci-dessous :

 

Survie sans récidive

(RFS)

Survie globale

 

Mutés

Non mutés

Mutés

Non mutés

Taux de survie à 3 ans (%)

80

68

94

84

Taux de survie à 5 ans (%)

69

58

86

72

Les courbes de survie différaient significativement et ces différences restaient significatives même lorsque la comparaison était restreinte aux cancers de stade pIa.

Deux groupes de 181 patients mutés et non mutés ont été ensuite constitués dans lesquels les patients étaient appariés selon l’institution, le sexe, le tabagisme, le stade et le traitement adjuvant. Ainsi aucune différence n’existait entre les caractéristiques des patients des 2 groupes (à l’exception du nombre de patients qui ont reçu un inhibiteur de la tyrosine kinase).

Comme le montre le tableau ci-dessous il n’y avait plus aucune différence de survie sans récidive ou de survie globale :

 

Survie sans récidive

(RFS)

Survie globale

 

Mutés

Non mutés

Mutés

Non mutés

Taux de survie à 3 ans (%)

79

77

92

89

Taux de survie à 5 ans (%)

68

68

81

79

 

Ainsi l’existence d’une mutation activatrice de l'EGFR n’apparait pas dans cette étude comme un facteur indépendant de risque de décès.

 

 

 

Reference

Matched-pair analysis of a multi-institutional cohort reveals that epidermal growth factorreceptor mutation is not a risk factor for postoperative recurrence of lung adenocarcinoma.

Matsumura Y, Suzuki H, Ohira T, Shiono S, Abe J, Sagawa M, Sakurada A, Katahira M, Machida Y, Takahashi S, Okada Y.

Lung Cancer 2017; 114 : 23-30

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer