Journal of Thoracic Oncology

La TEP-FDG influence-t-elle le pronostic des cancers bronchiques non à petites cellules de stade III traités par radiochimiothérapie ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2018

Imagerie métabolique, Radiothérapie / Radiofréquence, Traitement des stades III

L’étude PROCLAIM dont nous avons commenté les résultats sur ce site il y a deux ans et demi (cliquer ici) est une étude randomisée de phase III mené chez des patients atteints  de cancers bronchiques non à petites cellules non épidermoïdes de stade IIIA ou IIIB, dont le PS était à 0 ou I  et dont la tumeur pouvait être incluse dans un champ d’irradiation. Ils étaient randomisés entre un bras A comprenant du pemetrexed et du cisplatine associés à une radiothérapie et un bras B dans lequel ils recevaient de l’étoposide et du  cisplatine également associés à une radiothérapie. Cet essai n’a pas montré de meilleure survie dans le bras comportant du pemetrexed. 

Dans le cadre de cet essai, un certain nombre de patients ont bénéficié pour la réalisation du bilan initial d’une TEP-FDG. 

Parce que le rôle éventuel de cet examen dans l ‘amélioration du pronostic, du fait d’une migration de stade (phénomène de Will Rogers),  était envisagé dès la conception de l’essai, la TEP-FDG a été considérée d’emblée comme un facteur de stratification.  Le but de l’étude dont les résultats sont publiés ici est de comparer la survie globale et la survie sans progression des malades qui ont eu ou qui n’ont pas eu une TEP-FDG. 

Sur les 598 patients randomisés, 491 (82,1%) ont eu une TEP-FDG. Nous reviendrons sur les caractéristiques des patients des deux groupes qui n’étaient pas parfaitement réparties.

La survie médiane des patients qui ont eu une TEP-FDG était plus longue que celle des patients qui n’en ont pas eu, sans que cette différence n’atteigne la significativité. La survie sans progression était également plus longue et cette différence était significative, comme le montre le tableau ci-dessous : 

 

TEP-FDG

Pas de TEP-FDG

p

Survie médiane (95% CI) mois

27,2 (22,6-31)

20,8 (16,5-26,3)

 

HR de survie (95% CI)

0,81 (0,62-1,06)

0,13

PFS médiane (95% CI) mois

11,3 (9,6-12,5)

9,2 (8,8-11,3)

 

HR de PFS (95% CI)

0,73 (0,56-0,93)

0,012

Bien que la différence de survie observée n’atteigne pas la significativité, cette étude apporte tout de même des arguments pour penser qu’il est possible que la TEP-FDG améliore les résultats de la radiochimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules de stade III du fait d’une migration de stades. A notre sens, cette démonstration est importante parce qu’elle est faite à partir d’un grand essai randomisé de phase III et parce que la survie sans progression est significativement augmentée. Cette démonstration n’est cependant pas parfaite pour deux raisons : 

  • Il existe une grande disparité dans les effectifs avec assez peu d’événements dans un groupe : 65 décès chez 105 malades chez les patients qui n’ont pas eu de TEP-FDG versus 292 décès chez 491 patients qui en ont eu.
  • Les caractéristiques des patients n’étaient pas bien réparties en ce qui concerne le nombre de cancers de stades IIIA plus élevé chez les patients ayant eu une TEP-FDG (49 vs 39%).  De même l’origine ethnique était plus favorable aux patients qui ont eu une TEP-FDG. 

 

 

Reference

The Impact of Staging by Positron-Emission Tomography on Overall Survival and Progression-Free Survival in Patients With Locally Advanced NSCLC.

Vokes EE, Govindan R, Iscoe N, Hossain AM, San Antonio B, Chouaki N, Koczywas M, Senan S.

J Thorac Oncol  2018; 13 : 1183-1188.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer