Lancet oncology

L’Afatinib après échec d’une chimiothérapie et d’un inhibiteur de la tyrosine kinase de l’EGFR : l'étude LUX-Lung1

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2012

Thérapeutique ciblée

Voici les résultats définitifs de l’étude de phase II/III LUX-Lung 1 présentés oralement il y a quelques mois.  L’afatinib (ex BIBW 2992) a non seulement une activité sur les tumeurs qui présentent une mutation activatrice de l’EGFR mais aussi une mutation T790. Ce médicament est ici administré après au moins 12 semaines de chimiothérapie et un traitement par erlotinib ou gefitinib. La recherche préalable de mutation EGFR n’était pas nécessaire. Les 2/3 des patients recevaient de l’afatinib et le dernier tiers un traitement de confort. L’objectif principal était la survie globale calculée à partir de la date de randomisation.

En 18 mois 585 patients ont été randomisés, 390 dans le bras afatinib et 195 dans le bras placebo.  Chez 141 patients du tissu stocké a pu être examiné pour la recherche de mutations : 96 avaient une mutation et 76 une mutation usuelle. Huit patients (4 dans chaque groupe) avaient une mutation T790.

La médiane de survie était de 10,8 mois dans le groupe afatinib et de 12 mois dans le groupe placebo. Cette différence n’était pas significative. Aucune analyse de sous groupe n’a pu déceler un facteur prédictif d’activité.

En revanche la PFS, confirmée par un panel indépendant, a été plus longue dans le groupe afatinib (1,1 vs 3,3 mois, p<0,0001). Toutes les analyses de sous groupes étant positives à l’exception des EGFR négatifs pour les quels aucun bénéfice significatif n’apparaissait. La durée moyenne de réponse appréciée par un panel indépendant était de 24 semaines.

Les 3 symptômes fréquents dans le cancer broncho-pulmonaire, toux, dyspnée et douleurs étaient significativement améliorés.

De façon attendue, les effets adverses (signes cutanés, diarrhée) étaient plus fréquents chez les patients traités par afatinib.

 

Cette étude est pour l’instant la seule publiée qui teste une nouvelle drogue dans le contexte difficile d’un échec après au moins une ligne de chimiothérapie et l’acquisition d’une résistance au gefitinib ou à l’erlotinib. 

Reference

Afatinib versus placebo for patients with advanced, metastatic non-small-cell lung cancer after failure of erlotinib, gefitinib, or both, and one or two lines of chemotherapy (LUX-Lung 1) : a phase 2b/3 randomised trial.

Miller VA, Hirsh V, Cadranel J, Chen YM, Park K, Kim SW, Zhou C, Su WC, Wang M, Sun Y, Heo DS, Crino L, Tan EH, Chao TY, Shahidi M, Cong XJ, Lorence RM, Yang JC.

Lancet Oncol 2012; 13 : 528-38

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