Lancet oncology

L'afatinib en première ligne chez les mutés: l'étude LUX-Lung2

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2012

Thérapeutique ciblée

Voici les résultats publiés de l’étude de phase II LUX-Lung 2 qui évalue l’activité de l’afatinib (ex BIBW 2992) chez les patients dont la tumeur présente une mutation activatrice de l’EGFR. Les résultats définitifs de cette étude était attendue puisque l’afatinib a non seulement une activité sur les tumeurs qui présentent une mutation activatrice de l’EGFR mais aussi une mutation T790. Dans les modèles de xénogreffes l’afatinib et non le gefitinib ou l’erlotinib prévient la progression tumorale.

Cette étude multicentrique menée à Taiwan et aux USA inclue donc des patients atteints d’adénocarcinomes présentant des mutations activatrices 18-21. Dans un premier temps ont été inclus seulement les patients ayant progressé ou récidivé après une première ligne de chimiothérapie, secondairement  un amendement a autorisé les patients jamais traités.

L’objectif principal était le taux de réponses confirmées.

Sur plus de 400 patients dont l’éligibilité a été testée, 156 présentaient une mutation de l’EGFR (dans 80% des cas de mutations usuelles : délétion 19 or L858R) et 129 ont été traités par afatinib, 61 en première ligne et 68 en deuxième à une dose de départ de 40 ou le plus souvent 50 mg d’afatinib.

La durée médiane de traitement a été de 12 mois. Soixante dix neuf (61%) patients ont eu une réponse objective confirmée par un panel indépendant et ce taux montait à 66% pour les patients qui avaient une mutation usuelle.

Le fait que les doses initiales soient à 50 ou 40 mg, le fait que le traitement soit en première ou deuxième ligne, le sexe, l’origine asiatique ou non et la présence ou non de métastases cérébrales n’influaient pas le taux de réponse.

Il n’y avait qu’une mutation T790 de sorte qu’on ne pouvait conclure à l’activité de la drogue dans ce contexte.

La médiane de durée de réponse appréciée par le panel a été de 12,9 mois et la médiane de PFS a été pour l’ensemble des patients de 10,1 mois.

La médiane de survie globale de tous les patients a été de 24,8 mois, non atteinte pour les patients qui avaient l’afatinib en première ligne.

La toxicité était peu différente de celle qui est observée avec le gefitinib ou l’erlotinib, à type de diarrhées et signes cutanés. Quatre pneumopathies interstitielles diffuses possiblement liées au traitement ont été observées. La toxicité moindre pour une efficacité supérieure conduit à proposer la dose de 40 mg pour les essais de phase III chez les patients mutés.

Bien qu’il soit plutôt déconseillé de comparer les études entre elles on peut replacer ces résultats dans le contexte général du traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR des patients mutés : les chiffres de PFS et de réponse sont de même ordre que ceux qui sont rapportés avec l’erlotinib ou le gefitinib (/le-sorafenib-en-troisieme-et-quatrieme-ligne-des-cbnpc-de-stade-iv-une-etude-de-phase).

Reference

Afatinib for patients with lung adenocarcinoma and epidermal growth factor receptor mutations (LUX-Lung 2): a phase 2 trial.

Yang JC, Shih JY, Su WC, Hsia TC, Tsai CM, Ou SH, Yu CJ, Chang GC, Ho CL, Sequist LV, Dudek AZ, Shahidi M, Cong XJ, Lorence RM, Yang PC, Miller VA.

Lancet Oncol 2012; 13 : 539-48

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