Lung Cancer

L’afatinib est capable de générer de très longues réponses

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juillet 2019

Thérapeutique ciblée, Traitement des stades IV, EGFR

Un certain nombre de patients présentant des mutations activatrices de l'EGFR peuvent recevoir en première ligne un traitement prolongé par inhibiteurs de la tyrosine kinase ce qui entraine de longues survies sans progression et de longues survies. Le but de cette étude réalisée a posteriori à partir des études LUX-Lung, LUX-Lung  6 et LUX-Lung  7, est de définir les caractéristiques des patients de ces 3 études qui ont été traités au moins 3 ans par afatinib. 

Rappelons que les études LUX-Lung 3 et LUX-Lung  6 sont deux grandes études de phase III  qui comparent, en première ligne, chez des patients présentant une mutation activatrice de l’EGFR, l’afatinib soit à l’association cisplatine et pemetrexed dans l’étude LUX-Lung 3 (cliquer ici) soit à l’association cisplatine et gemcitabine  dans l’étude LUX-Lung 6 (cliquer ici). Toutes deux montrent la supériorité de l’afatinib sur la chimiothérapie.  Quant à l’étude LUX-Lung 7 (cliquer ici), il s’agit d’une étude de phase 2B comparant l’afatinib au gefitinib chez 319 patients qui présentaient un adénocarcinome de stade avancé ou métastatique avec une mutation activatrice usuelle de l’EGFR.  Ses conclusions suggèrent que l’afatinib est plus efficace à long terme que le gefitinib.  

Parmi les 229, 239 et 160 patients traités par afatinib, respectivement 24 (10%), 23 (10%) et 19 (12%) ont été longs répondeurs, c'est à dire ont eu une réponse qui a duré au moins 3 ans. 

Les caractéristiques de ces patients longs répondeurs différaient de celles de la population générale sur quelques points :

  • Les pourcentages de femmes étaient plus élevés chez les longs répondeurs dans les 2 études LUX-Lung 3 et LUX-Lung  6 (92 vs 64% et 78 vs 64%).
  • Les pourcentages de délétions 19 étaient plus élevés chez les longs répondeurs dans les 3 études (63 vs 49%, 65 vs 51%, 79 vs 58%).
  • Les pourcentages de malades qui avaient des mutations rares étaient moins élevés chez les longs répondeurs que dans la population générale. 

Les durées médianes de traitement de ces longs répondeurs étaient de 50, 56 et 42 mois et les durées médianes de survie sans progression étaient respectivement de 49,5, 55,2 et 42,2 mois. Les durées médianes de survie n’étaient pas atteintes. 

Parmi les 61/66 malades évaluables pour la réponse, 5 (8%) avaient une réponse complète, 47 (71%) une réponse partielle et 9 (14%) une stabilité. 

Dans les 3 essais, la fréquence des événements secondaires rapportés au traitement de grade 3 étaient de 17 à 25% pour la diarrhée, de 0 à 13% pour les rash et acné et de 5 à 37% pour les stomatites et ces événements survenaient en général durant les premières semaines de traitement. Aucun arrêt de traitement pour toxicité n’a été observé mais des réductions de doses adaptée aux effets secondaires ont eu lieu, en général de façon assez précoce, dont la fréquence était proche de celle de la population générale. 

Ainsi autour de 10% des patients de ces 3 études ont été traités pendant plus de 3 ans. La grande majorité d’entre eux, mais pas tous, étaient répondeurs et tous ont eu une maladie contrôlée pendant plus de 3 ans. Il n’a pas été mis en évidence de facteurs prédictifs de ces longues survies sans progression et ces résultats ont été obtenus malgré un grand nombre de réductions de doses adaptées à la toxicité. Ces nouveaux résultats sont particulièrement intéressants. 

 

 

 

 

Reference

First-line afatinib for advanced EGFRm+ NSCLC: Analysis of long-term responders in the LUX-Lung 3, 6, and 7 trials.

Schuler M, Paz-Ares L, Sequist LV, Hirsh V, Lee KH, Wu YL, Lu S, Zhou C, Feng J, Ellis SH, Samuelsen CH, Tang W, Märten A, Ehrnrooth E, Park K, Yang JC.

Lung Cancer  2019; 133 : 10-19

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer