Journal of Clinical Oncology

L’âge influe davantage le choix du traitement que les comorbidités chez les sujets âgés atteints de cancer bronchique non à petites cellules.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2012

Cancers du sujet âgé

Les cancers bronchiques non à petites cellules du sujet âgé tirent bénéfice des traitements à tous les stades : chirurgie dans les stades précoces, chimioradiothérapie dans les stades localisés étendus et même polychimiothérapie dans les stades IV (/prev-em-onco/2219). Néanmoins, les sujets atteints de comorbidités sont exclus de beaucoup d’études et l’impact de ces comorbidités dans le choix des traitements n’est pas clair. Le but de cette étude est de mieux le définir.

Plus de 20 000 anciens combattants américains atteints de cancer bronchique non à petites cellules ont été inclus dans cette étude conduite entre 2003 et 2008. Les caractéristiques de ces patients de plus de 65 ans sont indiquées ci dessous :

 

N

N

20 511

Age médian (ans)

74

Localisés (%)

34

Régionaux (%)

23

Métastatiques (%)

43

Charlson médian

2

Patients sans comorbidité (%)

19

Patients avec comorbidités moyennes (%)

63

Patients avec comorbidités élevées (%)

18

BPCO (%)

52

Diabète (%)

26

Autres cancers (%)

21

Artérite (%)

20

Le traitement recommandé par les guidelines n’était reçu que par 51% des patients atteints de cancers localisés, 35% des régionaux et 28% des métastatiques.

Age et choix du traitement

C’est l’âge beaucoup plus que les comorbidités qui est lié au traitement choisi : par exemple, dans les cancers localisés, la chirurgie était réalisée dans 61% des cas pour les 65-74 ans, dans 44% des cas pour les 75-84 ans et dans 18% des cas pour les ≥85 ans. De même pour la chimiothérapie des stades IV : la chimiothérapie  était administrée dans 34% des cas pour les 65-74 ans, dans 23% des cas pour les 75-84 ans et dans 10% des cas pour les ≥85 ans.

Comorbidités et choix des traitements

En revanche les comorbidités influaient peu : par exemple pour les patients atteints de cancers localisés 59% des patients sans comorbidités étaient opérés et 46% de ceux qui avaient des comorbidités sévères. Chez les patients dont le cancer était métastatique 30% des patients sans comorbidités recevaient une chimiothérapie  et 23% de ceux qui avaient des comorbidités sévères.

 

Age et comorbidités

Quand âge et comorbidités sont combinés les patients âgés sans comorbidités reçoivent moins souvent le traitement recommandé que les plus jeunes avec des comorbidités sévères.

 

Cette étude montre que l’âge est beaucoup plus souvent pris en compte que les comorbidités pour le choix des traitements des patients âgés atteints de cancers bronchiques non à petites cellules de tout stade, et notamment pour récuser le traitement de référence. Ceci est regrettable car il est clair qu’un sujet âgé, voire très âgé, bénéficie souvent davantage d’un traitement s‘il est en bon état général et n’a pas de comorbidité qu’un sujet plus jeune mais qui a plusieurs comorbidités qui viennent interférer avec la toxicité du traitement et sont susceptibles d’influer par elles mêmes sur la mortalité non liée au cancer.

Reference

Impact of Age and Comorbidity on Non-Small-Cell Lung Cancer Treatment in Older Veterans.

Wang S, Wong ML, Hamilton N, Davoren JB, Jahan TM, Walter LC.

J Clin Oncol. 2012 Mar 26. [Epub ahead of print]

43 lectures

Coup de ♥ du mois

Risque de cancer du poumon chez les mineurs exposés à de faible taux de radon

novembre 2015

Si les données concernant les expositions à de fortes concentrations de radon sont bien connues,...

Lire la suite
Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer