Lung Cancer

l’amrubicine après une ou deux lignes de traitement des cancers bronchiques à petites cellules réfractaires ?

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
avril 2014

Cancers à petites cellules

Voici encore un article japonais consacré à l’amrubicine dans les cancers bronchiques à petites cellules. Nous avions déjà il y a peu de temps analysé un essai de phase III comparant amrubicine et cisplatine à irinotecan et cisplatine qui montrait que cette association était moins efficace et plus toxique que l’association irinotecan et cisplatine (/la-page-du-jama-destinee-aux-patients-est-dans-ce-numero-consacree-au-depistage-du). Nous avions également il y a plus de 2 ans analysé une étude de phase II explorant l’association amrubicine et topotecan (/prev-em-onco/2301)

L’étude rapportée ici est une étude multicentrique non randomisée concernant les patients atteints de cancers bronchiques à petites cellules réfractaires[1] à une ou 2 lignes de chimiothérapie (dont au moins une ligne avec du platine). L’objectif principal était la réponse.

En 2 ans, 82 patients ont été inclus qui ont reçu un nombre médian de 4 cycles d’amrubicine.

Tous les dossiers ont été revus par un comité indépendant : il a été observé un taux de réponse de 32,9% et un taux de stabilité de 45,1%.

La PFS médiane était de 3,5 mois et la médiane de survie de 8,9 mois. Le taux de survie à un an était de 35,7%.

Les taux de réponse, de PFS et de survie étaient moins bons chez les malades antérieurement traités par étoposide.

La toxicité la plus fréquente était hématologique avec 93,9% de neutropénies de grade 3 et 4 et 26,8% de neutropénies fébriles. Il n’y a pas eu de toxicité cardiaque mais 9 cas de pneumopathies.   

L’amrubicine semble donc un traitement efficace chez les patients atteints de cancers bronchiques à petites cellules réfractaires à la chimiothérapie. Au Japon, où la première ligne est souvent une association d’irinotecan et de cisplatine, ce médicament est probablement intéressant. En Europe, où le traitement de référence est l’association cisplatine et étoposide, l’amrubicine est sans doute moins intéressante puisque moins active. En tout cas, les chiffres de réponse sont nettement supérieurs aux 6% de réponse des malades réfractaires obtenus avec le Topotecan dans l’étude d’Ardizzoni et al (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9164222). Il est vrai qu’il ne s’agit sans doute pas des mêmes malades et des mêmes chimiothérapies de première ligne. Une étude comparative chez des patients ayant reçu de l’étoposide et du cisplatine serait probablement intéressante.



[1] Les patients réfractaires étaient définis comme non répondeurs à la chimiothérapie, ou répondeurs mais progressifs dans les 3 mois qui suivaient l’arrêt de la chimiothérapie. 

Reference

A single-arm confirmatory study of amrubicin therapy in patients with refractory small-cell lung cancer: Japan Clinical Oncology Group Study (JCOG0901).

Murakami H, Yamamoto N, Shibata T, Takeda K, Ichinose Y, Ohe Y, Yamamoto N, Takeda Y, Kudoh S, Atagi S, Satouchi M, Kiura K, Nogami N, Endo M, Watanabe H, Tamura T.

Lung Cancer 2014; 84 : 67-72. 

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
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