Lung Cancer

En deuxième ligne faut-il donner de l’amrubicine ou reprendre la même chimiothérapie ? Une étude japonaise répond à cette question.

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
juin 2015

Cancers à petites cellules

Selon le moment où ils progressent, les patients atteints de cancer bronchiques à petites cellules sont classés en sensibles, lorsqu’ils progressent plus de 90 jours après la dernière dose de platine, réfractaires,  lorsqu’ils progressent moins de 90 jours après cette dernière dose ou résistants s’ils progressent pendant qu’ils reçoivent le traitement. Cette étude du North Japan Lung Cancer Study Group trial 0702 s’adresse aux patients du premier groupe en comparant l’action de l’amrubicine à la reprise d’un doublet comportant du platine. L’amrubicine est enregistré au Japon pour le traitement des cancers bronchiques à petites cellules  (/prev-em-onco/2301/la-page-du-jama-destinee-aux-patients-est-dans-ce-numero-consacree-au-depistage-du/une-neutropenie-au-gefitinib-nempeche-pas-dutiliser-lerlotinib). Il ne l’est pas ailleurs, son activité étant considérée comme comparable à celle du topotecan (/quel-est-lavenir-des-embolies-pulmonaires-asymptomatiques-que-nous-detectons).

Pour être inclus, les patients devaient être atteints d’un cancer bronchique à petites cellules prouvé et avoir été traités par une ligne comportant du platine. Ils devaient avoir progressé plus de 90 jours après la fin de cette première ligne.

Ils étaient randomisés entre :

-       un traitement par amrubicine à 40 mg/m2 à J1-3, toutes les 3 semaines

-       et la réintroduction du même traitement qui pouvait comporter du carboplatine ou lieu du cisplatine et une réduction de 20% des doses de l’agent associé (étoposide ou irinotécan).

Un crossover était autorisé.

L’objectif principal était le taux de réponse : un taux de 50% devait indiquer une potentielle utilité du traitement. 

Vingt-sept des 29 patients randomisés dans le groupe amrubicine et 30 des 31 randomisés dans le groupe bithérapie ont effectivement reçu le traitement pour lequel ils étaient randomisés.

Les résultats étaient les suivants :

 

 

Amrubicine

Bithérapie

Nombre

27

30

Réponse

complète

1

2

partielle

17

11

Taux de réponse (%)

67

43

PFS médiane (mois)

5,4

5,1

Survie médiane (mois)

14,4

14,3

Neutropénies (grade 3-4) (%)

89

73

Neutropénies fébriles (%)

19

0

Thrombopénies (grade 3-4) (%)

15

27

Avec un profil de toxicité un peu différent, on voit que seul le groupe amrubicine atteignait l’objectif principal avec un taux de réponse à 67% mais que les chiffres de survie sans progression  et de survie globale ne différaient pas significativement.

La seule différence significative était entre les groupes de patients qui ont reçu amrubicine et platine par rapport à ceux qui n’ont reçu qu’amrubicine ou platine (17,6 vs 10,7 mois), p 0,0055.

On retrouve dans cette étude les mêmes résultats pour l’amrubicine que dans l’étude qui comparait amrubicine et topotecan. Ces deux traitements de deuxième ligne donnent à peu près les mêmes résultats. De façon plus intéressante on voit se dessiner ici la démonstration de l’utilité chez ces patients sensibles d’administrer une troisième ligne de chimiothérapie.

Reference

Randomized phase II trial comparing amrubicin with re-challenge of platinum doublet in patients with sensitive-relapsed small-cell lung cancer: North Japan Lung Cancer Study Group trial 0702.

Inoue A, Sugawara S, Maemondo M, Mori Y, Oizumi S, Harada M, Taima K, Morikawa N, Ishida T, Kinoshita I, Watanabe H, Suzuki T, Nakagawa T, Saito R, Nukiwa T.

Lung Cancer 2015; 89 : 61-5.

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer