Journal of Thoracic Oncology

L’association Osimertinib et Durvalumab n’a pas d’efficacité supérieure à celle du seul durvalumab

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
mai 2019

Immunothérapie, Thérapeutique ciblée, EGFR, Effets secondaires des médicaments

Le développement des inhibiteurs de point de contrôle se fait dans toutes les indications de l’oncologie thoracique. Les patients EGFR mutés sont classiquement peu sensibles à ces thérapeutiques en monothérapie et un traitement par inhibiteur de la tyrosine kinase (TKI) est à privilégier en première intention (première, deuxième et bientôt troisième génération). Les essais actuellement évaluent l’apport éventuel d’une immunothérapie donnée d’emblée avec le traitement par TKI. L’essai TATTON avait déjà testé l’association durvalumab+osimertinib et avait été l’occasion de mettre en évidence des taux très importants de pneumopathies interstitielles (13 patients sur 34 inclus, soit 38%) ce qui pouvait être considéré comme rédhibitoire. L’essai CAURAL, rapporté en communication brève ici, évaluait ma même association versus l’osimertinib en monothérapie, chez des patients (n=29) T790M positifs, randomisés dans 9 centres sud-coréen, canadiens et Chinois (Taiwan). 

L’objectif principal était d’évaluer la tolérance de l’association mais les objectifs exploratoire prévoyaient d’évaluer l’efficacité des deux bras. Parmi les 14 patients traités par l’association, 5 ont arrêté pour progression, 3 pour toxicités, 3 pour retrait de consentement, et 1 par décision de l’investigateur. La durée médiane de traitement par durvalumab était de 10 mois (range 0-27 mois). Au total, 22 des patients sous traitements par osimertinib seuls (n=12) ou en association (n=10) ont interrompu le traitement pour progression (n=17), toxicité (n=2) ou retrait de consentement (n=3). Sept patients étaient encore sous traitement par osimertinib à la date  de point. La durée médiane de traitement par osimertinib était de 23.9 mois pour les patients en monothérapie et 17.1 mois pour les patients traités par l’ association. Un seul cas de pneumopathie interstitielle a été rapporté dans le bras combinaison (1/12 patients, soit 3%), de grade 2, chez une patiente de 60 ans, survenue au 63eme jour de traitement. Les auteurs n’ont pas d’explication quant à la différence de toxicité par rapport à l’essai TATTON. Néanmoins il semblait en phase I que l’association gefitinib+durvalumab était relativement bien tolérée.

Quoi qu’il en soit, les données d’efficacité ne plaident pas du tout en faveur de l’association puisqu’aucun signal d’efficacité supérieure de l’association n’a été mis en évidence.

Reference

Osimertinib Plus Durvalumab versus Osimertinib Monotherapy in EGFR T790M-Positive NSCLCfollowing Previous EGFR TKI Therapy: CAURAL Brief Report.

Chih-Hsin Yang J, Shepherd FA, Kim DW, Lee GW, Lee JS, Chang GC, Lee SS, Wei YF, Lee YG, Laus G, Collins B, Pisetzky F, Horn L.

J Thorac Oncol  2019; 14 : 933-939

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