Journal of Thoracic Oncology

Nivolumab chez les mutés EGFR : le tabagisme est important

Mode d'évaluation :
1 point : les articles apportant des connaissances réellement nouvelles par rapport à la littérature;

2 points : les études contribuant, notamment pour les essais thérapeutiques, à l'apport d'un niveau de preuve A (méta-analyse ou essais randomisés de phase III portant sur un grand nombre de malades) ou B (essais randomisés à effectifs réduits (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2);

3 points : les études susceptibles de modifier les pratiques.
août 2018

Immunothérapie, Thérapeutique ciblée, EGFR

Le but de cette étude italienne, réalisée à partir d’un programme national d’accès an nivolumab en deuxième ligne ou plus avant la commercialisation de ce médicament, est de préciser l’action de ce traitement dans deux catégories de patients considérées classiquement comme peu sensibles : les non-fumeurs et les mutés EGFR. 

En moins d’un an, 1588 patients ayant un diagnostic de cancer non épidermoïde ont été inclus dans ce programme par 153 centres italiens. Parmi ceux-ci, 305 étaient non-fumeurs et 102 présentaient une mutation de l’EGFR et 51 étaient non-fumeurs et présentaient une mutation de l’EGFR. 

Avec un suivi médian de 7,7 mois, les non-fumeurs et les mutés ont reçu un nombre médian de 6 et 8 doses de nivolumab. 

Lorsqu’on compare les patients présentant une mutation EGFR aux patients non mutés : 

-      Le taux de réponse était significativement inférieur (8,8 vs 19,6%, p=0,007) de même que le taux de contrôle de la maladie (30,4 vs 45,8%, p=0,003). 

-      La survie sans progression était significativement inférieure (HR = 1,38 (1,11-1,64), p = 0,004.

-      Et la survie ne différait pas (HR =1,11 (0,84–1,47), p= 0,46 

Lorsqu’on compare les patients non-fumeurs aux patients fumeurs ou anciens fumeurs : 

-      Le taux de réponse était significativement inférieur (9,2 vs 21,5%, p=0,0001) mais le taux de contrôle de la maladie ne différait pas.

-      Le taux de survie sans progression était inférieur (12,5% vs 24,5%) mais la survie ne différait pas. 

Lorsqu’on compare les patients non-fumeurs et EGFR mutés aux non mutés : 

-      Le taux de réponse était significativement inférieur (1,9 vs 11%, p=0,04) de même que le taux de contrôle de la maladie (21,6 vs 44,9%, p=0,002). 

-      La survie sans progression médiane était significativement inférieure et le taux de PFS à 12 mois était aussi inférieur (4,9 vs 13,2%).

-      La médiane de survie (5,6 vs 11 mois) et le taux de survie à un an (37,8 vs 45,3%) étaient inférieurs mais cette différence n’atteignait pas  la significativité. 

Lorsqu’on compare les patients fumeurs et EGFR mutés aux non mutés on ne retrouve aucune différence significative :

-      Les taux de réponse ne différaient pas (20,6 vs 22%, p=0,85) de même que le taux de contrôle de la maladie (47,1 vs 47,3%, p=0,9). 

-      La survie sans progression médiane (4 vs 4 mois) et la survie médiane (14,1 vs 11,3%) ne différaient pas significativement.

Cette étude exploratoire est intéressante parce qu’elle suggère que l’immunothérapie soit active chez les patients mutés EGFR fumeurs ou anciens fumeurs alors qu’elle ne le serait pas chez les non-fumeurs. Cette hypothèse est faite sur une petite série de patients mutés étudiés de façon rétrospective et de ce fait, elle demande à être vérifiée de façon prospective sur de plus larges effectifs. 

 

 

Reference

Italian Nivolumab Expanded Access Program in Nonsquamous Non-Small Cell Lung Cancer Patients : Results in Never-Smokers and EGFR-Mutant Patients.

Garassino MC, Gelibter AJ, Grossi F, Chiari R, Soto Parra H, Cascinu S, Cognetti F, Turci D, Blasi L, Bengala C, Mini E, Baldini E, Quadrini S, Ceresoli GL, Antonelli P, Vasile E, Pinto C, Fasola G, Galetta D, Macerelli M, Giannarelli D, Lo Russo G, de Marinis F.

J Thorac Oncol 2018; 13 : 1146-1155

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Thématiques : Épidémiologie, Prévention
Revue : British Journal of Cancer